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Macron : comment tuer le scénario démission ?
L'Elysée s'inquiète de la rapidité avec laquelle les extrêmes ont remis la pression pour une démission d'Emmanuel Macron, avec le soutien majoritaire de l'opinion.
Par Cécile Cornudet LES ECHOS
Restez en vacances si vous pouvez, la rentrée politique ressemble trait pour trait à celle de l'année dernière. On y entend les mêmes mots - « la responsabilité ou le chaos » -, on y a les mêmes fantasmes ( « il nous faudrait un Castex à Matignon, à la fois rond et connaisseur de l'Etat »), on y élabore les mêmes scénarios. Qui pour succéder à François Bayrou, puisque pas grand monde ne le voit sortir vainqueur de son vote de confiance ? Un fidèle du bloc central est la pente naturelle du président. Gérald Darmanin montre son profil de gauche, Catherine Vautrin assure aux députés qu'un autre équilibre budgétaire est possible, Sébastien Lecornu voit son nom tourner en restant silencieux.
Un profil technique court lui aussi pour rassurer les marchés, « à la Draghi » : François Villeroy de Galhau, Pierre Moscovici, Thierry Breton. Un profil institutionnel avec Gérard Larcher en grand sage faisant retomber la pression. Mais le voudrait-il ? Ou un profil capable d'arrimer plus solidement le PS. Mais comment ne pas provoquer le départ de LR, voire d'Horizons ? Et comment attirer un poids lourd ayant des velléités présidentielles (type Bernard Cazeneuve ou Xavier Bertrand) ? L'équation est la même qu'il y a un an, mais elle s'est complexifiée.
Revoilà le référendum
L'actualité internationale ne donne aucune envie à Emmanuel Macron de « remettre les mains dans la colle nationale », dit un proche, et pourtant, il le doit. Avec une hantise nouvelle : la pression pour sa démission a ressurgi très vite après l'initiative de François Bayrou, LFI à la manoeuvre, le RN renchérissant, l'opinion soutenant majoritairement. « Le danger du coup de poker Bayrou, c'est la démission, note un proche. Il peut très bien y avoir un phénomène atmosphérique qui, d'un coup, rende la pression intenable. »
Alors comment faire pour tuer un scénario qui abîmerait la fonction présidentielle, tout en compromettant un éventuel retour d'Emmanuel Macron ? Gagner du temps, voici l'arme. Ecarter l'idée d'une dissolution immédiate, trop dangereuse pour ne pas le mettre dans l'impasse. Nommer un Premier ministre donc, en espérant qu'un « budget sans les horreurs Bayrou, type jours fériés », dixit un conseiller, finirait par être adopté, comme François Bayrou l'a fait pour le budget Barnier.
Une autre idée prospère pour la suite : lancer un référendum sur la proportionnelle, suivi d'élections législatives pour la mettre en oeuvre. « Un budget, deux élections, cela nous ferait six ou neuf mois de gagnés », dit l'un de ses promoteurs.
