4047-ÉDITO. Guerre en Ukraine : la paix des dupes…1 post

 

ÉDITO. Guerre en Ukraine : la paix des dupes…

  • Sébastien Marti.
    Sébastien Marti.
Publié le 

Que faut-il espérer des sourires de façade, des tapes dans le dos, des casquettes MAGA, du costume de Volodymyr Zelensky et des pitreries de Donald Trump, autant d’images qui ont marqué ce lundi la rencontre à Washington entre les dirigeants européens et leur homologue américain ? À part l’illusion d’une paix de dupes, l’Ukraine et ses alliés n’ont rien obtenu de tangible dans l’antichambre du bureau ovale.

Pour l’instant, c’est Vladimir Poutine qui mène toujours le jeu depuis le Kremlin. D’ailleurs, aucune de ses exigences n’a été remise en question par Donald Trump. Un cessez-le-feu comme préalable à toute discussion ? Pas nécessaire pour le locataire de la Maison-Blanche. L’entrée de l’Ukraine dans l’Otan pour garantir sa sécurité au titre de l’article 5 ? Le président américain l’a balayée d’un revers de la main. Quant à la question centrale des territoires occupés par la Russie, soigneusement éludée au cours des discussions, Donald Trump a donné le sentiment de se ranger derrière Vladimir Poutine qui souhaite conserver l’ensemble du Donbass, les oblasts de Kherson et Zaprorijja ainsi que la Crimée annexée depuis 2014.

 

Plus que jamais, Volodymyr Zelensky apparaît comme le jouet des circonstances, le ludion des jeux de pouvoir exercés conjointement par les géants russes et américains. La tête du courageux dirigeant ukrainien est coincée entre les mâchoires de deux fauves. Et c’est impuissant qu’il assiste au démembrement promis de son territoire, dont 20 % sont occupés par les forces russes. Au fond, Vladimir Poutine ne souhaite que la capitulation de l’Ukraine à ses conditions : annexer le Donbass et les territoires conquis – son objectif depuis le début –, démilitariser le pays et obtenir le départ de Zelensky… bref, en faire un dominion sous influence moscovite.

L’histoire enseigne qu’aucune négociation n’est possible sous la menace d’un pistolet. Tout ce que concédera l’Ukraine à la Russie, le pays agresseur, constituera une victoire pour Vladimir Poutine. « Accepter l’occupation d’une région ukrainienne, c’est légitimer la guerre d’agression », a résumé le philosophe ukrainien Volodymyr Yermolenko. Si l’Occident accepte le diktat de Moscou, comment appliquera-t-on demain le droit international ?

Il n’est pas possible de faire confiance à Vladimir Poutine. Emmanuel Macron l’a même qualifié « d’ogre » à nos portes, menaçant d’engloutir les démocraties occidentales pour assurer sa survie. Les Ukrainiens ne peuvent l’ignorer : lorsqu’ils avaient restitué à la Russie leurs installations nucléaires lors des accords de Budapest de 1994, la reconnaissance de leur territoire leur avait été accordée par Moscou. On connaît malheureusement la suite…



20/08/2025
1 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 375 autres membres

blog search directory
Recommander ce blog | Contact | Signaler un contenu | Confidentialité | RSS | Créez votre blog | Espace de gestion