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Trump, le Tartarin déconfit

par Laurent Joffrin  publié le 17/08/2025 LE JOURNAL.INFO
 

Reçu comme le grand mamamouchi, Vladimir Poutine n’a strictement rien lâché à Donald Trump en Alaska. Une nouvelle fois éclate aux yeux du monde l’inanité diplomatique du fier-à-bras de Mar-a-Lago.

 

portrait de Laurent JOFFRIN le 23 juillet 2020 (Photo Philippe-Matsas)

Le cirque Trump est décidément usé. Depuis plus de six mois, le président américain ne cesse d’amuser la galerie en promettant pour bientôt un « deal » magistral qui mettrait fin à la guerre : sans aucun résultat. En Alaska, il a encore forcé la dose, offrant le tapis rouge et une place dans sa limousine au glacial tyran russe, qu’il a accablé de compliments et d’honneurs, intronisé à la table des maîtres du monde, reconnu comme un partenaire précieux pour la paix à venir, lui qui a attaqué un pays souverain et qui traîne une condamnation pour crimes de guerre. L’issue de cette mascarade est à la mesure des pompes déployées : un fiasco total, qui se termine, sans le moindre résultat annoncé, par une visite écourtée et une conférence de presse lunaire de quinze minutes. La guerre continue comme devant, avec son cortège de morts civiles et de bombardements de terreur. La négociation toujours promise, sans cesse annoncée, est toujours aussi nébuleuse.

Faut-il s’en étonner ? Depuis le début, Trump a tout fait à l’envers. Au lieu de chercher à équilibrer le rapport des forces sur le terrain pour contraindre la Russie à des concessions, il s’est évertué à affaiblir le plus faible dans l’espoir qu’il jette l’éponge. Il encense Poutine et humilie Zelensky, ce qui revient à choyer l’ennemi et à rabaisser l’allié, tout en récusant avec mépris les demandes européennes.

Face à cette absurde stratégie, voyant que sa guerre d’usure reçoit l’approbation tacite de Trump, Poutine n’a aucune raison d’arrêter ses offensives, décidé à atteindre des buts de guerre qui n’ont pas changé d’un iota : annexer les territoires conquis, éliminer Zelensky, soumettre le reste de l’Ukraine à sa férule impériale, soit par l’occupation, soit par la mise en place d’un gouvernement fantoche. En attendant, il est prêt à toutes les simagrées diplomatiques pour retarder le moment où il devra cesser le feu, comptant sur un rapport de forces favorable pour amener l’Ukraine à résipiscence.

Protagonistes de seconde zone alors qu’ils financent une grande partie de l’effort ukrainien, les Européens paient leur insouciance des années post-chute du Mur en jouant les utilités en fond de décor. Comptant sur l’alliance américaine, ils ont négligé de se doter d’une défense autonome et dissuasive. Trump ayant rompu l’alliance, ils se retrouvent sans influence, incapables de peser pour changer le rapport des forces sur le terrain et se contentent de fournir l’effort minimal qui évite – pour l’instant – l’effondrement de l’Ukraine.

Peu à peu, ils comprennent que les États-Unis, ancien pays de la liberté, sont désormais des ennemis de cette même liberté et qu’il n’y aura pas de salut ni d’indépendance sans autonomie militaire. Mais ils le font dans la division et la douleur, avec une lenteur qui risque maintenant d’offrir à Poutine une éclatante victoire.

Laurent Joffrin



17/08/2025
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