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Guerre en Ukraine : souvenons-nous de la Crimée

 

 

 

 

 

Le sort de l’Ukraine pourrait donc se jouer en Alaska, vendredi,
lors de ce sommet annoncé entre Donald Trump et
Vladimir Poutine. Si cette rencontre est un premier pas
significatif vers une potentielle résolution de ce conflit
déclenché par les seules obsessions du président russe, elle serait
d’autant plus porteuse d’espoir si Volodymyr Zelensky, le président
ukrainien, était, lui aussi, assis à la table des négociations.
Or, à ce stade, sa présence reste hypothétique. À cet égard, les pays
européens ont raison d’insister pour qu’il soit invité. Il serait édifiant
que les termes d’un cessez-le-feu, sinon d’un accord de paix,
avec, en prime, des échanges de territoires, se décident dans l’intimité
d’un seul tête-à-tête entre deux personnalités aussi imprévisibles
que Donald Trump et Vladimir Poutine. Un duo qui, surtout,
n’envisage l’Europe qu’à genoux.


Pour qu’une paix durable puisse se dessiner, elle ne peut être unilatérale
et encore moins au seul bénéfice de l’agresseur. Elle ne peut
d’autant moins l’être que tout accord doit s’accompagner de
solides garanties de sécurité pour l’Ukraine, bien entendu,
mais aussi pour l’Europe, tant à Paris, Berlin ou Bucarest, le
catalogue des ingérences russes n’a cessé de s’étoffer…


À l’heure, où une éclaircie se dessine, il faut donc se souvenir de la
Crimée. En 2014, Vladimir Poutine l’a annexé en réaction à la révolution
de Maïdan, ce mouvement pro-européen qui a abouti à la
destitution du président ukrainien prorusse Viktor Ianoukovytch.
On le sait maintenant, la Crimée n’était qu’une étape. Si, huit
ans plus tard, le maître du Kremlin s’est lancé dans cette guerre
totale contre Kiev, c’est bien pour la ramener dans l’orbite de Moscou.
Avec, à la clé, une vassalisation ressuscitant, par le sang, les
fantômes de l’ex-Union soviétique. C’est un fait : le combat de Vladimir
Poutine est celui d’un impérialiste courant derrière son passé.


Dès lors, si paix il doit y avoir, elle ne pourra se résumer à une
simple pause. Elle devra être robuste, sous peine de voir, tôt ou tard,
la Russie repartir à l’offensive. Après trois ans de guerre sans merci,
si elle a étendu son emprise à l’est de l’Ukraine, elle n’a toujours pas
obtenu sa reddition, butant sur le courage de sa résistance et les
innombrables livraisons d’armes occidentales. Ce sommet en Alaska
doit donc poser les bases d’un futur viable pour l’Ukraine et non
offrir au Kremlin le couronnement diplomatique de son invasion.

Jefferson Desport éditorial Sud-Ouest



12/08/2025
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