• Le pont Valentré se dévoile lors d’une balade nocturne légendaire. DDM. F.T.
    Le pont Valentré se dévoile lors d’une balade nocturne légendaire. DDM. F.T.
Publié le 

l'essentiel

À Cahors, en juillet et août, à la lueur des lanternes, une balade guidée entraîne les curieux dans un voyage de près de sept siècles, entre faits historiques et légendes médiévales. Un récit où prestige, rivalités de pouvoir et prouesses d’ingénierie se mêlent au murmure du Lot.

Jeudi 7 août, à 20 h 45 précises, le rendez-vous est donné au pied du pont Valentré. Là débute une noctambulation guidée, immersive et familiale, pour remonter sept siècles d’histoire. Une trentaine de participants, parents et enfants, attendent l’arrivée de Pierre Foissac, guide-conférencier, qui mènera la déambulation à travers l’ouvrage et ses légendes.

Le récit démarre bien avant la construction du pont. Cahors, d’abord prospère cité romaine occupant toute la presqu’île formée par le Lot, se replie au Moyen Âge sur son tiers oriental. Au XIIIe siècle, la ville connaît un âge d’or grâce aux marchands cahorsins, négociants puissants qui rivalisent avec l’autorité du seigneur-évêque. C’est dans ce contexte de prospérité et de rivalité que les consuls – l’institution dirigeante – décident, en 1306, de lancer un projet ambitieux : édifier un pont monumental à l’ouest de la ville.

Posée en 1308, la première pierre marque le début d’un chantier à la fois politique et stratégique. Baptisé "Valentré", sans doute dérivé de l’occitan balandra (une barque à fond plat), l’ouvrage affiche le prestige de Cahors, alors dotée de trois ponts en pierre, surpassant même Toulouse. Il devait aussi anticiper l’expansion urbaine vers l’ouest, sur une route commerciale prometteuse. Mais la guerre de Cent Ans et la peste noire ruineront cet élan, réduisant la ville et freinant son développement.

 

Achevé dans les années 1380, le pont Valentré prend la forme que l’on admire encore aujourd’hui : six arches en tiers-point, trois tours fortifiées, des avant-becs conçus pour fendre le courant et protéger les piles des crues, et des dispositifs défensifs redoutables, des archères aux heurtoirs, en passant par un pont-levis aujourd’hui disparu. Gardien de pierre, il est aujourd’hui considéré comme le plus vieux pont fortifié d’Europe encore debout.

À la lueur des lanternes, le guide mêle grande histoire et anecdotes légendaires, dont la fameuse ruse du diable, offrant aux visiteurs un voyage sensoriel dans le temps. Entre éclats de pierre et éclats de voix, la balade nocturne transforme ce monument en théâtre vivant, où se croisent prestige médiéval, défis d’ingénierie et mémoire d’une ville.

Il reste encore dates pour participer à cette visite guidée les jeudis 14, 21 et 28 août. Sur le même principe, tous les mardis a lieu une visite guidée de la ville de Cahors. Le départ est fixé devant l’office du tourisme à 20 h 45.