

L’ex-ministre socialiste de Mitterrand va affronter Rachida Dati et Michel Barnier dans la 2e circonscription de Paris. 9 choses à savoir sur Frédérique Bredin, la revenante socialiste qui menace Dati et Barnier
À 68 ans, Frédérique Bredin retourne dans l'arène. L'ex-ministre des Sports dans les années 1990 a été désignée par le Parti socialiste comme candidate dans la 2e circonscription de Paris, après l'invalidation de l'élection de Jean Laussucq par le Conseil d'État. Elle y affrontera entre autres Michel Barnier, Rachida Dati et Thierry Mariani dans une législative partielle particulièrement scrutée, qui se tiendra les 21 et 28 septembre. L'occasion pour les lecteurs du Point de (re)découvrir une figure discrète du monde politique des années 1990.
Frédérique Bredin est la fille de Jean-Denis Bredin, célèbre avocat et homme de lettres, décédé en 2021. Il fut élu à l'Académie française en 1989 et publia de nombreux essais et romans, souvent marqués par son attachement à la justice et à l'histoire politique française. Engagé dans la défense des libertés publiques, passionné par l'affaire Dreyfus, à laquelle il consacra un ouvrage majeur, L'Affaire, paru en 1993.
Après ses études à Sciences Po Paris, Frédérique Bredin intègre l'École nationale de l'administration en 1978. Sur les bancs, au sein de la très médiatique promotion « Voltaire », elle côtoie de futurs camarades comme François Hollande, Ségolène Royal, Jean-Pierre Jouyet ou encore Michel Sapin. Mais aussi Dominique de Villepin et Renaud Donnedieu de Vabres. Elle quitte l'école à la 7e position et intègre l'Inspection générale des finances.
En 1994, elle est recrutée au cabinet de Jack Lang, ministre de la Culture de François Mitterrand. Elle s'occupe des dossiers liés au cinéma et à l'audiovisuel, au moment de la création de Canal+. Repérée par le président de la République, elle est appelée à l'Élysée en 1986 et devient conseillère culturelle à 30 ans.
Lors des élections législatives de 1988, elle se présente à Fécamp (Seine-Maritime) dans la 9e circonscription du département. Elle renverse le député sortant, l'UDF Charles Revet, et devient, à 31 ans, la benjamine de l'Assemblée nationale. Elle perd son siège cinq ans plus tard en 1993 mais le remporte de nouveau en 1995 (lors d'une législative partielle) puis en 1997.
Avant 2014, le cumul des mandats pour les parlementaires n'était pas interdit et Frédérique Bredin a pu en bénéficier. De 1989 à 1995, elle occupe le siège de maire de Fécamp. Elle a enfin siégé au Parlement européen entre 1994 et 1996.
Frédérique Bredin poursuit sa carrière politique selon une trajectoire linéaire. Après la députation, elle est nommée ministre de la Jeunesse et des Sports en 1991, dans le gouvernement d'Édith Cresson, puis dans celui de Jean-Pierre Bérégovoy. Elle participe notamment à l'organisation des Jeux olympiques d'hiver à Albertville en 1992.
Elle démissionne de son mandat de député en septembre 2000 pour rejoindre le groupe Lagardère Média. Elle occupe le poste d'éditrice dans plusieurs titres de presse du groupe : Le Journal du dimanche, Version Femina ou encore TV Hebdo.
En 2013, François Hollande la nomme à la tête du Centre national du cinéma. À la tête du CNC, Frédérique Bredin travaille à la modernisation du financement et de la régulation de la création audiovisuelle face aux mutations numériques. Elle milite dès 2013 pour que les plateformes comme Netflix ou YouTube contribuent à la création via une taxe vidéo, reversée au fonds de soutien du CNC. Elle défend par ailleurs la parité et la diversité dans le cinéma, en instaurant notamment un bonus financier pour les équipes paritaires. Elle quitte l'établissement public en 2019.
Elle a été investie par le Parti socialiste pour la législative partielle dans la 2ᵉ circonscription de Paris. Elle affrontera entre autres Michel Barnier, Rachida Dati et Thierry Mariani. Sur son compte X, qu'elle a créé pour l'occasion, elle a tenu à remercier ses camarades socialistes « pour leur confiance ». « En avant avec Marine Rosset (sa suppléante, NDLR) pour la bataille de la gauche et des écologistes à Paris 5,6 et 7 ! », a-t-elle complété.
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