On l’avait déjà vu lors du sommet de l’Otan, fin juin, avec les flagorneries de son secrétaire général Mark Rutte et l’acceptation du diktat américain sur les dépenses militaires. Rebelote un mois plus tard avec l’humiliante rencontre en Ecosse entre la présidente de la Commission Ursula von der Leyen et Donald Trump sur la hausse des droits de douane.

Les Européens peuvent bien faire toutes les belles déclarations qu’ils veulent : ils sont hors-jeu. Incapables d’assurer la sécurité de leur continent — y compris en Ukraine — sans les Etats-Unis, devancés par les géants américains du numérique, frappés par le déclin démographique et une immigration massive, ils assistent à la recomposition rapide et brutale de l’ordre international. L’ambition française d’une souveraineté européenne fond comme neige au soleil.

Que faire ? L’Union européenne telle qu’elle existe montre son incapacité à relever les défis. Son code génétique, basé sur le droit, le commerce et la paix, n’est pas adapté au règne des fauves. Le Brexit a montré que le retour à la nation était une impasse, ou un autre chemin vers l’impuissance. Alors ? Puisque personne ne songe sérieusement à de véritables Etats-Unis d’Europe, en proclamant l’unité de l’Europe — comme l’ont fait l’Allemagne et l’Italie au XIX^e siècle —, il faut s’en remettre à ceux d’Amérique. Et accepter de prodiguer toutes les marques de respect et de soumission à l’empereur Donald Ier.