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L’Aude marquée au fer rouge du réchauffement

 

 


D’un continent à l’autre, la litanie des incendies se poursuit,
avec, dans les cendres de leurs ravages, des paysages
lunaires, témoignages carbonisés d’un réchauffement
climatique qui se moque des tarifs douaniers et des soubresauts
du monde. Aux États-Unis, le Grand Canyon brûle. Le Canada
a perdu 6,5 millions d’hectares depuis juin. Le Portugal, l’Espagne
et la Turquie n’ont pas non plus échappé aux flammes. Et voilà
l’Aude qui s’embrase. En quelques heures, plus de 16 000 hectares de
végétation ont été engloutis. Une telle voracité n’avait encore jamais
été vue.


Si l’enquête devra en élucider les causes, d’une latitude à l’autre, une
constante s’impose. Les sécheresses intenses, qui se multiplient, et
les records de chaleur, qui ne cessent d’être battus, finissent par
devenir de véritables bombes à retardement. La Gironde l’a
payé au prix fort en 2022. Cet été-là, 30 000 hectares de forêt
sont partis en fumée.


Dans l’Aude, c’est ce cocktail
sécheresse, chaleur et vent qui a nourri le brasier, lui conférant une
vitesse de propagation inédite. Là est la marque du réchauffement
climatique. Or, aucun indicateur ne montre que nous sommes sur la
bonne voie pour le limiter.


Aux États-Unis, l’administration Trump entend passer au lanceflamme
la régulation des émissions de gaz à effet de serre. Ce qui lui
permettrait d’assouplir les règles d’émission – attachez vos ceintures
– des véhicules mais aussi des centrales à gaz et à charbon…
Ne rions pas. Chez nous, l’explosive loi Duplomb est venue rappeler
qu’écologie et agriculture sont encore loin d’être sur la même longueur
d’onde. Consternant.


Espérons que cet incendie dans l’Aude serve de leçon sur la force des
changements à l’oeuvre. Ne l’oublions pas : la forêt et ses sous-bois
constituent le deuxième plus grand puits de carbone de la planète.
Pour les préserver, il ne faudra pas seulement moderniser notre
flotte de Canadair usée jusqu’à la corde. L’urgence est plus vaste, elle
touche à la nature même des forêts, aux activités agricoles, à l’habitat…
Surtout, elle a un prix. En France, en 2023, les catastrophes
naturelles ont coûté 6,5 milliards d’euros aux assureurs, sachant que
nombre de communes ne peuvent déjà plus s’assurer. Pour ne rien
arranger, alors que la lutte contre le réchauffement climatique exige
des investissements massifs, il y a le feu dans les caisses de l’État. Et,
là encore, un extincteur ne suffira pas, d’autant que la priorité est
aux économies. Oui, ça sent le roussi. De l’Aude à Matignon.



07/08/2025
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