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Emprisonnement des narcotrafiquants : quel scandale démocratique ?

La santé mentale a été désignée Grande cause nationale en 2025 ; la prévalence de troubles mentaux au sein de la population française, y compris carcérale, est un sujet à ne pas prendre à la légère. Mais aux belles âmes qui s’émeuvent des conséquences sur la psyché des détenus d’un isolement strict car ils représentent un danger pour la collectivité, faut-il rappeler le petit Robert ? Une prison est un « établissement clos aménagé pour recevoir des délinquants condamnés à une peine privative de liberté, ou des prévenus en instance de jugement ».
Contester les conditions et les motifs d’incarcération – validés mi-juin par le Conseil constitutionnel – prévus dans le centre pénitentiaire de haute sécurité de Vendin-le-Vieil, c’est nier aveuglément la dangerosité de ceux qui y ont été récemment transférés ou vont l’être : des narcotrafiquants dont le pedigree nécessite une étroite surveillance. C’est aussi refuser obstinément la réalité d’un système carcéral qui, certes, ne fait pas honneur à la France pour son indignité (surpopulation, insalubrité, etc.), mais aussi parce que c’est une passoire. Une zone de non-droit où, par manque de moyens, mais aussi par laxisme, l’Etat a laissé prospérer des activités mafieuses au sein de ses prisons.
L’existence même de ce monde parallèle est une aberration. Le « scandale démocratique » dénoncé par des députés insoumis, ce n’est pas d’enfin prévoir des conditions de détention appropriées pour de tels malfaiteurs. Il réside au contraire, au nom d’une troublante compassion à l’égard d’individus ayant fait le choix de vivre en marge de la société, de crier à l’abus d’autorité des pouvoirs publics. Ce n’est pas la fermeté qui, chez ces criminels, alimente un sentiment d’impunité destructeur pour la société. Ce sont cette indécente culture de l’excuse et ce coupable renoncement aux valeurs de la République.