3978-La planète toujours plus pillée par des gloutons 1 post

La planète toujours plus pillée par des gloutons

 

 

 

 


Il y a le fantasme du grand remplacement. Il y a la réalité du grand
dépassement. Ce jeudi 24 juillet, nous avons consommé l’ensemble
des ressources que la planète peut produire en un an. Ce
qui signifie que, brave fille si peu semblable à la fourmi de La
Fontaine, elle va nous faire crédit pour les 160 jours qui restent jusqu’au
31 décembre, tout en sachant qu’on ne la remboursera pas et qu’en
2026, le jour du dépassement devrait intervenir avant le 24 juillet.
L’an dernier, il avait coché la date du 1er août sur le calendrier. Chaque
année, il débarque plus tôt. Franchement, pourquoi changerait-il ses
habitudes puisque les Terriens ne le font pas ?


Faut-il le préciser, ce sont les plus riches qui font la razzia sur les étagères
du globe et laissent à peine quelques miettes aux crève-la-faim
obligés de venir faire les courses à pied, juste avant la fermeture du
magasin. Si le monde se comportait comme les Français, le
supermarché tirerait le rideau le 19 avril.


C’est à un groupe de réflexion indépendant, le Global Footprint
Network, qu’on doit ces calculs que les trumpistes de
tous pays jettent aux orties (s’ils en trouvent encore) en les assimilant
à de « l’obscurantisme médiéval » pour reprendre les
mots du sénateur Laurent Duplomb qui affirme que son département
n’a que du bénéfice à attendre du réchauffement climatique.


Quand la Haute-Loire ressemblera à la Grèce de cet été, étouffant sous
la canicule et privée d’eau, quand les champs seront grillés et les récoltes
carbonisées, sans doute le parlementaire dira-t-il que ses propos
ont été mal compris.


On va de nouveau entendre le coryphée des ronchons accuser les juges
de se mêler de politique. La Cour internationale de justice vient en effet
de rendre un avis, certes seulement consultatif, qui stipule que les pays
les plus affectés par le dérèglement du climat pourront réclamer réparation
aux États qui piétinent sans vergogne leurs obligations climatiques.
Un arbitrage a priori inapplicable mais qui, c’est le moment,
dépasse les espérances des requérants, citoyens de l’archipel du Vanuatu,
menacé par la montée des eaux. Pour le climat, comme pour le
reste, force est de constater que la justice doit faire le boulot que fuient
les gouvernements. « Une décision historique » a salué Agnès Pannier-
Runacher, la ministre de l’Écologie alors que la France a été condamnée
pour inaction climatique. Là, ça dépasse l’entendement !

 

                              Benoît Lasserre éditorial Sud-Ouest

 



25/07/2025
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