3964-un rendez-vous avec l’histoire": le Grand Cahors se réunit en urgence pour voter la désaffectation du parc des expos

 

"Il y a un rendez-vous avec l’histoire": le Grand Cahors se réunit en urgence pour voter la désaffectation du parc des expos

 
 
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l'essentielUn conseil communautaire du Grand Cahors le 17 juillet, voilà qui est rare. Une urgence motivée par le gros dossier du jour : la désaffectation du parc des expositions de Cahors sud. Le but : pouvoir le transformer en équipement privé et économique.

Pourquoi voter la désaffectation du parc des expositions ?

"Je ne suis pas contre une entreprise qui va créer des emplois mais à un autre endroit que le parc des expos", lance Roselyne Valette. La maire de Fontanes est vent debout contre le dossier majeur de ce conseil communautaire du Grand Cahors, ce 17 juillet : la désaffectation du parc des expositions, bâtiment intercommunal situé sur sa commune, dans le Lot.

 

Il y a dix ans déjà, le taux de remplissage du parc des expositions posait question.
Il y a dix ans déjà, le taux de remplissage du parc des expositions posait question. DDM archives - MARC SALVET

 

En clair, la collectivité veut changer sa destination. Il ne sera plus affecté au service public ou à usage du public. Ce qui pourrait permettre de le vendre ou louer pour une activité économique. La désaffectation effective est prévue le 19 octobre ou dans un délai de trois ans. Pourquoi cette décision ? Parce que ce bâtiment construit en 2002 pour accueillir de l’événementiel de haut niveau "n’a pas rempli cette fonction", explique le président du Grand Cahors, Jean-Luc Marx. Au total, il n’est occupé qu’environ un mois par an. Il souligne, en revanche, que le bâtiment est dans un environnement porteur économiquement : la zone de Cahors sud à côté d’un "aérodrome ouvert à la circulation publique".

Pourquoi la maire de Fontanes s’y oppose ?

Tout cela ne convainc pas la maire de Fontanes qui annonce d’emblée qu’elle votera contre : "Je suis surprise de voir cette délibération", dit Roselyne Valette. L’élue déplore le vote de "500 000 € de travaux en avril et en juillet, on a la désaffectation", l’absence d’éléments sur les coûts et recettes du parc des expos, la présence d’autres terrains disponibles sur la zone. "Si on désaffecte ce qui ne marche pas, ça va concerner beaucoup de bâtiments, ajoute-t-elle, l’aérodrome est en déficit".

 

"Je n’ai pas voulu demander aux services financiers de faire l’addition car cela nous aurait effrayés", répond Jean-Luc Marx, "il faut passer d’un équipement qui coûte à un équipement qui rapporte. Est-ce que nous admettrions que nos piscines fonctionnent un mois sur douze ?". Quant aux travaux, ils permettent de maintenir le parc en bon état pour mieux le vendre ou le louer.

Pourquoi faut-il se décider si vite ?

Et si le conseil s’est réuni au cœur de l’été, c’est qu’il y a urgence, assure Jean-Luc Marx. "Il y a un rendez-vous avec l’histoire. C’est un secteur d’activité où les décisions ne se prennent pas sur le long terme", ajoute-t-il.

Un échange qui met la puce à l’oreille de la maire de Cabrerets, Marie-Laure Le Fourn : "Il y a déjà un projet sur le parc des expos ou pas ?" Jean-Luc Marx cherche ses mots, explique que, légalement, il ne peut pas donner de nom et renvoie vers les annonces parues dans "la presse… Je pense que tout le monde aura compris". Or, le 10 juillet, la société portugaise Tekever, leader des drones de défense et de sécurité pilotés par IA, a annoncé son installation à Cahors sud d’ici la fin de l’année, sans préciser où. "Les décisions se prennent rapidement. On l’a rencontré il y a trois mois, il y a eu trois visites et, à la quatrième, c’était réglé", explique Daniel Coupy.

Que faire pour les événements qui s’y tenaient ?

Reste que si le parc des expositions n’accueille plus d’événements, il faut "travailler à un plan B". Sur la grosse vingtaine de manifestations qu’accueille l’équipement dans l’année, la majorité peut être hébergée ailleurs. Restent "les Meules bleues et le salon de l’habitat avec Chaussade", résume Serge Munté.

Un groupe de travail planche déjà en interne sur ce "plan B" et Jean-Luc Marx révèle que Serge Rigal, président du conseil départemental, a accepté de le rejoindre. "Il faut réfléchir à la façon dont on pourrait mieux se développer. Peut-être en utilisant mieux cette enceinte, ajoute-t-il, en balayant du regard l’espace Valentré où siège le conseil. Et si le parc des expositions rapporte des moyens financiers, on pourra travailler à un autre équipement culturel".

Soleil et clim

Parmi les autres dossiers à l’ordre du jour, figurait le plan de financement de l’installation de 428 panneaux solaires sur le toit de la station d’épuration des eaux usées de Saint-Mary, à Cahors. "C’est une station très énergivore : elle pompe beaucoup d’eau, et beaucoup d’air pour nourrir les bactéries", explique Romuald Molinié. L’équipement, destiné à l’autoconsommation, devrait couvrir 15 % des besoins de la station. Coût de l’équipement 175 497,84 € TTC avec une aide espérée du fonds vert à hauteur de 63 %.

Autre point, le vote d’un partenariat avec la Fuaj pour climatiser le restaurant de l’auberge de jeunesse, invivable l’été, a amené un débat sur l’isolation, notamment "bioclimatique", à l’épreuve des faits. "Il y a une culture générale à avoir sur le confort d’été qu’on n’avait pas avant", observe Willy Parnaudeau (Boissières). Jean-Paul Dujol, le maire de Calamane, renchérit en évoquant son "école toute neuve avec des flux et des reflux et tout devait bien fonctionner. Ça fonctionne pas : ça prend de l’air chaud de dehors pour le ramener dedans… Du coup, on ouvre à la main".



20/07/2025
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