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Tour de France 2025 : la fête éternelle
Désolé pour ceux, pas bien nombreux, qui le détestent. Le Tour revient toujours. Ou plutôt, il ne s’en va jamais tout à fait. On peut même se demander si ses héros, jaunes, verts, blancs, tricolores ou à pois, ne sont pas les mêmes depuis plus d’un siècle, juste vêtus différemment et montés sur des destriers beaucoup moins retors qu’à la belle époque.
Lapize, Magne, Leducq, Bobet, Anquetil mais aussi Hinault où Alaphilippe seraient donc merveilleusement frappés du privilège d’immortalité. L’autre jour, bien avant l’arrivée en Occitanie la nuit dernière, du monumental convoi de bus abritant les rescapés et ceux qui les chouchoutent, une scène nous a touchés au cœur de la jolie Suisse normande. Accroché à la main de son grand-père, casquette et maillot de coureur des années 70 pour le papy, t-shirt et bob de roi de la montagne pour le petit, le dialogue s’est installé.
- « Mais tu les as vus souvent alors ? »
- « Et oui, tous les étés depuis des années ! »
- « Et c’est toujours les mêmes ? »
- « Un peu, oui. Toujours les mêmes, je crois que tu as raison… »
La plus grande course cycliste du monde, celle qui installe, chaque été, le plus de spectateurs devant leur télé (40 millions de Français en 2024, on dit toujours que le Tour est sur le podium derrière la Coupe du monde de football et les Jeux Olympiques, mais ces deux événements, n’ont lieu que tous les quatre ans, « notre » Tour, tous les ans, rendons-lui donc le maillot de leader !), serait donc plus importante que les héros, géants qui ont tissé sa gloire. Pogacar, c’est le vieux Pottier ; Vauquelin, Rivière ; Armirail, Marcaillou ; Milan, Darrigade ; et Pacher, Georges Gay…
Aujourd’hui et demain, Toulouse, en digne capitale régionale, sur la carte de l’épreuve dès la première année, va vivre deux journées inédites et fantastiques. Un repos de vingt-quatre heures plus que mérité pour les coureurs d’abord, puis, et c’est inédit, un départ et une arrivée que l’on sait spectaculaire grâce à la colline de Pech David plantée là par l’ancien équipier de Peter Sagan, le Tarnais Jean-Marc Marino.
Ensuite, place au décor immense, celui des Pyrénées, celui de l’histoire sans cesse revisitée (sauf lors de la triste parenthèse de 1992 !) depuis 1910. Sa majesté Tourmalet, Hautacam au-dessus de Lourdes, le Peyresourde pour un contre-la-montre jamais osé jusqu’ici, et enfin Superbagnères oubliée depuis le siècle dernier et revenant au sommet. Muret relancera dimanche les coureurs vers Carcassonne, devenue incontournable ces dernières années. Et des murailles de la Cité, s’il fait beau, on apercevra presque le sommet du Mont-Ventoux. Le Tour est à nous !