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EDITO. Emmanuel Macron candidat en 2032 ?…

  • Sébastien Marti.
    Sébastien Marti.
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Sébastien Marti La DDM Écouter cet article

Comme les troupes d’élite qu’il va passer en revue ce jour du 14-Juillet sur les Champs-Élysées, Emmanuel Macron n’est pas près de déposer les armes. Sur le front de ses combats politiques, la tactique ne lui a pas toujours réussi ; il pourrait toutefois opter pour une nouvelle stratégie : à la Blitzkrieg, il pourrait préférer la guerre d’usure. À l’évidence, le chef de l’État n’est pas pressé de faire ses adieux à la scène politique. Son second mandat n’est pas encore achevé qu’il laisse déjà entrevoir la possibilité d’un retour en 2032. Constitutionnellement, il ne peut briguer un troisième mandat consécutif. Mais rien ne l’empêche, comme le général de Gaulle en son temps, de quitter l’Élysée pour mieux y revenir plus tard.

Il semble désormais esquisser ce scénario auprès de ses proches. « J’aurai besoin de vous pour dans deux ans, pour dans cinq ans, pour dans dix ans. » La déclaration sibylline prononcée le 5 juillet au congrès des Jeunes avec Macron a pétrifié ses héritiers, à commencer par Gabriel Attal. L’ancien Premier ministre, longtemps perçu comme le dauphin désigné, a compris qu’il nageait désormais dans la même eau qu’un requin.

 

Car Emmanuel Macron fait partie de ces animaux politiques qui marquent leur territoire. À quoi sert sa petite phrase sinon à baliser le chemin d’un possible retour ? Sous le vernis de l’ambiguïté, un message se dessine : l’Élysée, c’est chasse gardée. Lui-même aurait qualifié de « funeste connerie » la limitation des mandats présidentiels à deux consécutifs. Et si « Jupiter » ne se voit pas président à vie, il enjambe sans hésiter le prochain mandat pour se projeter vers un futur politique.

Le locataire de l’Élysée semble pourtant éprouvé par l’exercice du pouvoir. Ses cheveux ont blanchi, ses traits se sont durcis, la ride du lion s’est creusée. L’image conquérante du jeune imperator marchant seul vers le Louvre, en 2017, au soir de son élection, s’est progressivement effacée. Du souffle épique des débuts qui a conduit le jeune homme pressé à la fonction suprême, il reste une histoire « pleine de bruit et de fureur », pour reprendre Shakespeare. Gilets jaunes, pandémie, réforme explosive des retraites, scandale Benalla, guerre en Ukraine, chaos au Proche-Orient, poussée des extrêmes, dissolution ratée… Autant de difficultés qui ont façonné Macron en président de toutes les crises.

C’est peut-être là que se loge le moteur de son obstination : dans l’orgueil blessé de celui qui refuse de rester un président inachevé. Il agit comme ces joueurs de poker qui, même ruinés, refusent de quitter la table. Dans le jargon du jeu, on dit qu’ils ont « la tête dans le sac ». Mais possède-t-il encore les atouts nécessaires pour relancer la partie ? Le pari est d’autant plus risqué qu’il porte sur 2032. Or, en politique, le dégagisme est devenu la règle. Emmanuel Macron, sorti de nulle part à la fin du mandat de François Hollande, est bien placé pour le savoir.



14/07/2025
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