En juin dernier encore, présentant la huitième campagne gouvernementale de prévention, Bruno Retailleau et Agnès Pannier-Runacher insistaient sur l’exigence d'« une culture du risque auprès du grand public, alliant conscience du danger et bons comportements ». Le citoyen peut se rassurer, l'État-nounou ne manquera pas de l'éduquer sur le jet de mégot, la gestion des déchets verts ou l’art du barbecue. A raison : 9 fois sur dix, les feux de forêt sont d’origine humaine ! Pour le reste, comment croire à une prise de conscience quand nos dirigeants n’ont de cesse de s'ériger en grand protecteur des Français infantilisés comme jamais à force de promesses d’une vie de sécurité à l’ombre de la vigilance administrative ?

Sans doute le retard de la France vient-il en partie de là : puisque le risque est banni, le goût du risque taxé, les risque-tout dénigrés, la culture du risque demeure embryonnaire. L’interventionnisme étatique restreint la responsabilité individuelle jusqu'à rendre les règles toujours plus tatillonnes inopérantes. Désormais, alors que la sécheresse s'étend, la quasi-totalité du pays est susceptible de voir sa végétation détruite par les flammes. Les drames estivaux le démontrent : la lutte contre les effets du dérèglement climatique est aussi l’affaire de chacun.