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Elections municipales et LFI : l’arme de la "bordelisation"

  • Lionel Laparade. / DDM.
    Lionel Laparade. / DDM.  - LAURENT DARD
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Lionel Laparade la DDM

En affirmant que partout où LFI l’emportera, la police locale sera désarmée et la vidéosurveillance reconsidérée, Mathilde Panot qui aime bien faire parler la poudre, a donné le ton de la campagne électorale qui s’ouvrira à la rentrée. Aux élections municipales comme à l’Assemblée nationale, ce sera, pour les Insoumis, la stratégie de la "bordelisation"…

Dans les semaines à venir à Toulouse, Paris, Rennes, ou Montpellier, attendons-nous à voir surgir dans le débat politique des sujets sur lesquels les électeurs n’ont pas fini de s’écharper. Tout est possible, ici la promesse de l’accrochage du drapeau palestinien au fronton de la mairie, là la légalisation des squats dans les logements vides ou sous-occupés, ailleurs encore l’apprentissage de l’écriture inclusive à l’école primaire…
Il n’est pas certain que les candidats de Jean-Luc Mélenchon croiront eux-mêmes à leurs promesses, il n’est pas davantage acquis que dans les trois cents communes de plus de 20 000 et plus de 50 000 habitants sur lesquelles ils sont positionnés, les électeurs leur permettront d’accomplir leur programme, mais là n’est pas l’essentiel. L’objectif, ou plutôt les objectifs, sont ailleurs.
Dans un contexte politique national où, comme prévu avec François Bayrou, il ne se passe pas grand-chose, la prochaine campagne pour les municipales doit d’abord servir à Jean-Luc Mélenchon de tour de chauffe pour la présidentielle. Ce n’est pas que les exécutifs locaux n’intéressent pas les Insoumis, mais franchement, le matin en se rasant, le leader de LFI pense plus volontiers à l’Elysée qu’à la mairie de Bourg-en-Bresse.
Faute de pouvoir s’opposer frontalement et bruyamment à un exécutif qui ne décide plus de rien, en raison de la personnalité du Premier ministre et parce qu’il n’en a plus le pouvoir, La France insoumise a donc prévu de conflictualiser les élections locales de mars 2026, de maintenir jusque-là le pays et la force militante en tension, pour permettre à Jean-Luc Mélenchon de livrer sa dernière campagne sous les meilleurs auspices.
Il s’agit ensuite, comme cela s’est produit au sujet du désarmement de la police municipale, de créer des lignes de fracture programmatique suffisamment profondes avec le Parti socialiste pour empêcher tout espoir d’union entre les deux formations. Avait-il d’autre choix ? – mais Olivier Faure est tombé dans le piège les deux pieds dedans en réagissant sans détour aux déclarations de Mathilde Panot, et d’autres occasions seront de toute façon offertes au patron du PS pour exprimer ses désaccords avec LFI.
Pour la gauche et les socialistes en particulier, qui détiennent comme à Paris, Marseille, Montpellier ou Rennes, quelques-unes des plus grandes villes de France, la machine à perdre est lancée avec le scénario probable de plusieurs listes irréconciliables entre les deux tours, et rien ne semble pouvoir l’arrêter.
Il ne faut d’ailleurs pas compter sur une quelconque tentative des Insoumis de sauver ce qui peut l’être, puisque ce qui s’annonce participe précisément de leur projet. Regarder le PS perdre plusieurs de ses bastions municipaux, lui faire porter la responsabilité de la défaite, et faire apparaître Jean-Luc Mélenchon comme le seul candidat capable de faire gagner la gauche en 2027.



10/07/2025
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