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Pauvreté : la faillite de notre modèle social
Voilà une étude économique qui ne pouvait pas mieux tomber : selon l’Insee, la pauvreté en France a progressé en 2023 comme jamais, atteignant un plus haut depuis près de trente ans. Il n’en fallait pas plus pour que cette statistique alimente la rhétorique de gauche sur l’injustice sociale qui accablerait notre pays, fournissant d’opportuns arguments, à l’approche du budget, à tous ceux qui luttent contre l’hypothèse d’une « année blanche » et ses conséquences sur la réduction des aides et/ou la hausse des impôts. Une partie des médias en a également profité pour tambouriner, une fois de plus, sur son dada du moment : s’il y a eu, en un an, six cent cinquante mille foyers pauvres de plus, alors il faut d’urgence augmenter la taxation des riches. Et si possible massivement.
Pas de chance, cette étude annuelle de l’Insee est beaucoup plus nuancée que la manipulation qui en est faite. D’abord parce qu’en 2023, l’inflation a érodé le pouvoir d’achat, à un moment où, en plus, le gouvernement commençait (doucement) à revenir sur la panoplie des aides Covid. Or en 2024, c’est l’inverse qui s’est produit : l’inflation a été basse, et les revalorisations des prestations sociales (les retraites en particulier) ont été fortes. On devrait donc constater, cette année-là, une nette baisse de la pauvreté.
Mais surtout, cet accroissement du nombre de pauvres souligne de façon magistrale à quel point notre modèle social est en faillite. Championne de la pression fiscale parmi tous les pays développés, championne de la redistribution sociale, cette France qui compte tant d’habitants vivant en-dessous du seuil de pauvreté est au bout de sa logique. Ce n’est pas plus d’impôts pour les uns et plus d’aides pour les autres qui résoudra cette équation fatale, mais plus d’investissement des entreprises, plus de salaires, plus de travail, plus d’épargne. Demi-tour, vite.
