3933-France, médaille d’or du tourisme

L'édito de Bruno Jeudy. France, médaille d’or du tourisme

Retrouvez l'éditorial de Bruno Jeudy, directeur délégué de « La Tribune Dimanche ».
Photo de Bruno Jeudy
Chaque semaine, Bruno Jeudy fait le point sur l'actualité.

Chaque semaine, Bruno Jeudy fait le point sur l'actualité.

LTD/CYRILLE GEORGE JERUSALMI

 

Souviens-toi l'été dernier. Le titre de ce film d'horreur américain ayant connu le succès en 1997 trouve un écho nostalgique un an après les JO de Paris, qui ont constitué une parenthèse enchantée dans une actualité politique et économique morose.

En effet, durant plusieurs semaines notre pays a retrouvé fierté et allégresse. Les Français se sont réconciliés avec eux-mêmes. Les plus râleurs et les plus sceptiques ont été gagnés par cette liesse populaire et par la satisfaction de voir une nation conquérante et rayonnante grâce à ses athlètes, à ses organisateurs et à ses bénévoles.

 

Un an plus tard, l'euphorie née de la réussite de cet événement est retombée. Nos compatriotes ne peuvent que constater l'enlisement économique et financier et l'inefficacité de la parole de leurs dirigeants. Les mots « déclin », « crise », « dépression » reviennent en boucle dans les discours des responsables et dans les commentaires médiatiques dans un mélange de fatalisme et d'impuissance.

 
 

Ce spleen se traduit d'abord dans un chiffre cruel : quatre Français sur dix ne partent pas en vacances. Et pour ceux qui goûteront au dépaysement estival,
la réalité économique s'impose à eux. Si l'Atlantique est désormais aussi prisé que la Méditerranée, n'est-ce pas en raison de la vie chère, avec un coût des vacances qui a augmenté de 27 % en quatre ans ?

Échapper au dérèglement climatique

En faisant des îles - Ré, Oléron, Noirmoutier et la Corse - leurs destinations idéales, les Français rêvent autant de quiétude que d'échapper au dérèglement climatique par anticipation et à un quotidien aussi étouffant que bruyant.

Toutes ces contraintes font que le tube de l'été 1982 Vacances, j'oublie tout semble bien obsolète. La grève des contrôleurs aériens qui a retardé le départ de milliers de voyageurs ces derniers jours montre aussi que les vacances ne sauraient occulter les tensions sociales et les grognes corporatistes. Cependant, la période estivale reste un moment propice aux découvertes, au ressourcement et au renforcement des liens familiaux et amicaux, sans oublier les enjeux cruciaux de l'industrie touristique.

 

Car la France se maintient envers et contre tous à la première place mondiale en matière de fréquentation avec plus de 100 millions de visiteurs internationaux en 2024. Une performance à relativiser car notre pays est devancé par l'Espagne si l'on compare les recettes générées par le tourisme. Une médaille d'or partagée, donc, mais à ne pas négliger quand même.

Si le cadre des vacances est important, l'essentiel est ailleurs. On voyage pour changer non de lieu mais d'idées. Puissent les pensées sombres et désabusées de nos compatriotes se dissiper en partie car, comme le dit le romancier Michel Bussi, « les vacances servent à [...] faire le plein d'illusions pour l'année ».

Chers lecteurs, que vous partiez à la mer, à la montagne ou à la campagne, en France ou à l'étranger, nous vous souhaitons un bel été de détente, d'épanouissement et de tranquillité, parce que le paradis c'est d'être assis à la terrasse un soir d'été et de regarder les gens. Enfin, rappelons malicieusement à ceux qui avec une nuance de dédain et d'agacement stigmatisent les estivants qu'ils ont été, sont ou seront tous des touristes !



06/07/2025
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