Bayrou mendésisé, Retailleau raillé, Jardin démacronisé… les confidentiels de La Dépêche
Alors qu’il est de plus en plus souvent question de la démission de François Bayrou, Alexandre Jardin inquiète le gouvernement et Bruno Retailleau se fait de nouveaux ennemis.
François Bayrou
Un narratif à la Mendès
L’idée d’une démission de François Bayrou fait son chemin au sein de l’équipe gouvernementale. Une ministre expliquait cette semaine à La Dépêche : "Bayrou s’est toujours construit sur des ruptures : la rupture avec l’UMP, la rupture avec la droite lorsqu’il appelle à voter Ségolène Royal puis son ralliement à Macron… C’est ainsi qu’il a créé ses grands moments politiques. C’est son narratif à la Mendès". Pierre Mendès France est connu pour avoir démissionné du gouvernement Coty en mai 1956 en raison d’un désaccord majeur sur la façon de gérer "les événements d’Algérie". De la même manière, notre ministre imagine François Bayrou "partir en majesté, claquer la porte à la suite d’un désaccord, afin de pouvoir se présenter en 2027". Et les désaccords ça n’est pas ce qui manque.
Bruno Retailleau
Les limites de son combat contre l’Algérie
Cette semaine, Bruno Retailleau s’est illustré par une tribune demandant l’arrêt des investissements publics dans les énergies renouvelables. Une position qui a été ouvertement critiquée par le Chef de l’État : "Ce n’est pas une bonne idée de dire qu’on ne va plus faire de renouvelable dans notre pays, qu’on ne va plus investir", a déclaré Emmanuel Macron lors d’un déplacement à Roquefort-sur-Soulzon. La tribune du ministre de l’Intérieur a aussi fait sourire une ministre, qui plaisantait jeudi : "S’il était cohérent, Bruno Retailleau préférerait taxer le gaz algérien plutôt que l’électricité française". Bizarrement l’intéressé n’en dit pas un mot dans sa tribune.
ZFE, PPE
La vengeance de Jardin
Après les ZFE, Alexandre Jardin a trouvé un nouvel acronyme à combattre : la PPE. Depuis le mois de janvier, à travers son collectif les Gueux, l’écrivain se bat contre les Zones à Faibles Émissions mises en place par le gouvernement. Il veut désormais la peau de la programmation pluriannuelle de l’énergie qui va selon lui engendrer une augmentation des coûts de l’électricité. Des combats proches de ceux que portent Marine Le Pen. Au gouvernement, on y voit les conséquences d’une rupture douloureuse avec Emmanuel Macron : "En 2017, Alexandre Jardin aurait aimé être au cœur du réacteur macroniste, et quand on lui a dit non, il est allé voir ailleurs", analyse aujourd’hui une ministre qui l’a reçu et qui estime que "ce type est fou et dangereux". Les amours déçues n’ont jamais rien donné de bon.
Laurent Wauquiez
Bien loin de Jacques Barrot
L’attitude de Laurent Wauquiez qui incite son groupe à l’Assemblée à souvent voter avec le RN agace de plus en plus ses alliés du bloc central. Certains ministres n’hésitent désormais pas à s’en prendre à la personnalité de l’ancien patron des LR, comme ce pilier du gouvernement : "Wauquiez renie tout ce qu’il a été. Il s’affiche comme provincial alors qu’il a vécu à Saint-Germain-des-Prés. Il critique les grands corps d’État alors qu’il a fait l’ENA et l’École Normale supérieure qui y mènent tout droit. Il se rapproche du RN alors qu’il a défendu le gaullisme social aux côtés de Jaques Barrot. Celui-ci doit tellement se retourner dans sa tombe qu’il va falloir penser à lui installer une petite éolienne". L’histoire ne dit pas si Bruno Retailleau accepterait de la subventionner.