Une enquête Harris Interactive pour CommStrat et l’Opinion évalue le potentiel électoral de 60 personnalités publiques. Qu’est-ce que le potentiel électoral ?

Pour définir le potentiel électoral, on va commencer par dire ce que ce n’est pas. Le potentiel électoral, ce n’est pas des intentions de vote. C’est-à-dire que le potentiel électoral, ça va mesurer la capacité d’une soixantaine de personnes testées dans l’enquête à capitaliser sur leur nom et éventuellement des votes des Français lors de l’élection présidentielle de 2027.

C’est une photographie à l’instant T du paysage politique. Ça permet d'établir des rapports de force. Et cette enquête étant réalisée sur plusieurs vagues, ça permet également de dégager des tendances. C’est comme ça qu’en 2022, lors de la dernière élection présidentielle, cette enquête avait permis de voir émerger le phénomène Eric Zemmour, qui avait très vite capté un potentiel électoral assez important.

Le potentiel électoral, il faut bien comprendre que pour les personnes qui sont testées, il faut ensuite le transformer en vote. Donc c’est vraiment juste une photographie qui donne un état des rapports de force dans le monde politique à un instant T.

Quel est le principal enseignement de cette étude ?

On voit dans la deuxième vague de l’enquête sur le potentiel électoral de cette soixantaine de personnalités, que la tendance générale est quand même à droite, c’est-à-dire à droite et à l’extrême droite.

Dans la première vague, il y avait déjà cette cette tendance-là, on voyait que les personnalités de droite et d’extrême droite étaient extrêmement bien placées dans le classement. Cette fois, elles progressent beaucoup et elle s’installent en force, surtout dans le haut du classement, dans le premier tiers du classement.

En parallèle, les personnalités de gauche, elles, sont totalement à l'écart et paraissent même totalement marginalisées.

En tête du classement, on a Jordan Bardella et Marine Le Pen. Juste derrière, on a Edouard Philippe, et derrière lui Bruno Retailleau en forte progression dans ce classement.

Et il faut arriver à la septième place pour trouver la première personnalité de gauche, Raphaël Glucksmann, qui n’est pas encarté au Parti socialiste et qui a son propre mouvement politique Place publique.

Pour le Parti socialiste, les premières personnalités sont François Hollande et Bernard Cazeneuve, deux personnalités qui, elles, de leur côté, stagnent, voire régressent.

Quelles sont les personnalités de la société civile qui se distinguent dans cette enquête ?

On l’avait vu en 2022 parce que cette enquête avait permis de pointer l'émergence d’Eric Zemmour. Cette fois, il y a des noms qui sortent, effectivement. Il y a celui de Michel-Edouard Leclerc qui était sorti dans la première enquête, qui depuis a expliqué qu’il ne visait pas l’Elysée, mais qui reste toujours à un niveau très haut.

Visiblement, quand Michel-Edouard Leclerc a expliqué qu’il n'était pas candidat ou qu’il ne visait pas la présidence de la République, son message a eu du mal à passer. Les Français pourraient encore porter leur voix sur lui s’il se présentait.

La nouveauté de cette deuxième vague, c’est Teddy Riner qui fait une entrée très, très forte dans ce classement puisqu’il obtient 18 % de potentiel électoral. Ça le place quasiment à touche-touche avec quelqu’un comme François Hollande, par exemple.

Teddy Riner, c’est une personnalité qui est extrêmement populaire et qui, depuis les Jeux olympiques de 2024, a fait plusieurs fois part d’un éventuel intérêt pour la présidence de la République. En tout cas, il a expliqué qu’il ne fermerait pas la porte et qu’il avait envie de s’impliquer.

Ses déclarations trouvent aujourd’hui leur traduction dans ce classement, avec cette entrée dans le premier tiers du classement de Teddy Riner et sur qui les regards vont se tourner vraisemblablement et à qui la question sera posée dès qu’il fera une intervention médiatique.