3918- Macron-Bayrou, l’été en pente raide 2 posts

L'édito de Bruno Jeudy. Macron-Bayrou, l’été en pente raide

Retrouvez l'éditorial de Bruno Jeudy, directeur délégué de « La Tribune Dimanche ».
 

Bruno Jeudy

Retrouvez l'éditorial de Bruno Jeudy.

Retrouvez l'éditorial de Bruno Jeudy.

LTD/CYRILLE GEORGE JERUSALMI

 

« Le pouvoir, c'est l'impuissance », c'est le constat que faisait le général de Gaulle en 1932. Jamais autant que ces derniers jours cette observation n'a trouvé pleine confirmation. Le président de la République et le Premier ministre semblent incapables de résoudre les problèmes qui accablent notre pays, et aux jours d'agitation succèdent des jours de torpeur.

Emmanuel Macron, en multipliant les voyages officiels à l'étranger et en prenant moult initiatives diplomatiques, pensait retrouver la hauteur inhérente à la fonction élyséenne mise à mal par une dissolution ratée. La participation à des sommets internationaux ne garantit pas de retrouver les cimes de la popularité. En témoignent les déclarations contradictoires du chef de l'État sur la guerre entre Iran et Israël : il félicite Netanyahou pour avoir défendu le droit d'Israël à exister... tout en souhaitant la fin des bombardements et en appelant l'État hébreu à négocier.

 

La volte-face de Macron sur la reconnaissance de l'État palestinien

Il est contraint de reporter sine die la conférence à l'ONU sur Gaza dont il était l'initiateur. Et ce ne sont pas les propos méprisants de Donald Trump - « Emmanuel ne comprend jamais rien » - qui vont contribuer  à redorer le blason présidentiel. Si l'on ne peut blâmer Emmanuel Macron de son investissement et de sa sincérité pour résoudre les conflits en Ukraine et au Moyen-Orient, sa capacité à faire entendre la voix  de la France reste en revanche limitée.

 
 

À Oslo, où il participait au sommet de l'Otan, il a critiqué indirectement François Bayrou en affirmant que la recherche de la stabilité ne devait pas conduire à l'immobilisme. Le Premier ministre n'avait pas besoin de ça après l'échec du conclave. En effet, l'absence de résultats résonne comme un triple échec pour Matignon. D'abord un échec personnel, car le maire de Pau était à l'origine de ce qui devait être un nouveau Grenelle et s'est soldé par un dialogue de sourds. Ensuite un échec tactique :  cette conférence était conçue pour neutraliser le PS...  qui vient de déposer une motion de censure.

 

Enfin, et surtout, un échec aux yeux d'une opinion publique qui attribue en priorité au gouvernement l'incapacité à trouver un compromis sur les retraites. Donner sa chance à la démocratie sociale et au paritarisme ne peut que susciter l'approbation. Mais dans  cette affaire, le Premier ministre aura été lâché par le Medef. Entre volontarisme et méthode Coué, François Bayrou semble ne pas accepter cet échec  et s'obstine en proposant aux partenaires sociaux de prolonger des discussions infructueuses.

 

Dans ces conditions, on voit mal comment il franchira l'Himalaya budgétaire qui l'attend à la rentrée. Attaqué sur son flanc gauche, menacé par l'extrême droite et, même, sous le coup des critiques venues de son propre camp, le Béarnais n'a plus d'autre choix que l'audace. Il a l'occasion de faire mentir ses détracteurs avec la présentation, le 15 juillet, de sa copie budgétaire. Contempler l'Everest sans le gravir est la garantie de dévisser encore dans les sondages et de vider l'oxygène politique qu'il lui reste. Le fait de se contenter de durer à Matignon ne saurait constituer une fin en soi. Notre pays n'a besoin ni de calculateurs, ni de temporisateurs, ni de procrastinateurs, mais de femmes et d'hommes d'action hic et nunc.



29/06/2025
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