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Otan, retraites : la France victime d’un double aveuglement

Ce mardi 24 juin, la France s’est offert une journée de l’aveuglement comme elle les aime. A La Haye, lors du sommet de l’Otan, le chef de l’Etat a participé à la mascarade imaginée par les Alliés pour complaire à Donald Trump : annoncer une hausse de l’effort de défense tronquée et cependant hors de nos capacités financières. A Paris, lors de sessions de rattrapage après l'échec du conclave, le Premier ministre a joué au sauveur d’un accord sur les retraites qu’il veut historique : « améliorer » une réforme des 64 ans que, pourtant, on sait déjà insuffisante pour résorber le déficit après 2030.
Macron, Bayrou, même combat : faire illusion sans se donner les moyens de leurs ambitions. Porter le budget de la défense à 3,5 % du PIB, c’est l’augmenter de 50 à 90 milliards d’euros par an. Soit le montant des économies que le gouvernement peine à réaliser pour éviter la perte de contrôle budgétaire ! Demander aux entreprises les plus fiscalisées au monde de financer des départs anticipés automatiques pour métiers pénibles (de nouveaux régimes spéciaux !), c’est affaiblir la production nationale alors même que notre système de retraite – qui explique 40 % de la dérive des dépenses publiques en vingt ans – reste structurellement en déséquilibre.
Une souveraineté restaurée implique de travailler davantage et de reformater un modèle social trop généreux. Le diagnostic est connu, posé. Encore faut-il passer à l’action. Sans faux-semblant, sans faire comme si... C’est-à-dire sans prétendre qu’une économie peut supporter et la guerre et la providence à crédit. Contrairement à ce que pourrait laisser penser la vacuité du débat parlementaire, il n’y a pas de fatalité. Le constat de Raymond Barre, ancien Premier ministre, n’a pas pris une ride : ce n’est pas tant que la France décline, « mais elle s’accommode de la médiocrité ».