Aurélien Pradié : « François Bayrou ne survivra que dans l’immobilisme

Député du Lot, Aurélien Pradié, le « franc-tireur »
de la droite, est attendu à Hossegor,
dans les Landes, aujourd’hui. Entretien

Jefferson Desport S-O

Aurélien Pradié, le député
du Lot, a toujours sa carte
aux Républicains. Mais, à
l’Assemblée, il siège chez
les non-inscrits, cultivant sa liberté
de parole avec un maître mot : patriote.
Il sera  vendredi 6 juin à Hossegor(40).

Pour enrayer le déficit, François
Bayrou veut demander « un effort à
tous les Français ». Vous approuvez
?
Le drame de François Bayrou, c’est
qu’il ne survivra que dans l’immobilisme.
Or, notre pays ne le peut
pas. Il fait des phrases, les ministres
palabrent et il n’y a aucun acte fort,
c’est insultant et c’est une faute patriotique.
Il dit qu’il faut trouver
40 milliards, mais a-t-on entendu le
début d’une solution ? Quant à
adopter le budget par référendum,
c’est du foutage de gueule. Il ne se
passe rien. Mais c’est une illusion.
Sur le budget, la situation s’aggrave.
Et sur la sécurité, on l’a vu, lors de la
victoire du PSG : le maintien de
l’ordre est hors de contrôle. Attention
à ne pas devenir les grenouilles
qui se font ébouillanter petit à petit.

Une TVA sociale pour rétablir les
comptes publics, qu’en pensezvous
?
Voilà le réflexe permanent : augmenter
les impôts. La TVA sociale
pèsera sur les plus modestes. C’est
la solution la plus injuste. Il faut refonder
totalement notre approche
de la dépense publique et des recettes.
Or, vous ne ferez rien avec de
la petite tambouille. Mélenchon et
Le Pen ne sont pas les révolutionnaires
dont le pays a besoin. La révolution
doit changer de camp.

Après vous être opposé à la réforme
des retraites, qu’attendezvous
du conclave ouvert par François
Bayrou ?

Ce n’était qu’une misérable réponse
tactique pour le sauver de la
censure. Les seuls représentants du
peuple, ce sont les députés. Je n’accepte
pas que le gouvernement
passe son temps à les contourner.
Sur les retraites, j’ai mené une bataille
de justice sociale. Je savais que
cette réforme serait inefficace. On
en a la preuve : elle n’a pas sauvé le
système des retraites. Ceux qui
nous ont donné des leçons de responsabilités
se sont comportés
comme des irresponsables.

Vous êtes donc prêt à le censurer ?

Oui. Être responsable, c’est arrêter
cette comédie.
La proportionnelle est de nouveau
sur la table…
On est chez les dingues. Le budget
de la nation n’a jamais été aussi déficitaire,
toutes les semaines nous
avons un assassinat, la situation migratoire
est hors de contrôle et l’obsession
du Premier ministre, c’est
un bidouillage électoral. La proportionnelle,
ce n’est pas une meilleure
représentation des idées politiques,
c’est une meilleure représentation
des appareils politiques. L’Assemblée
n’a pas besoin de plus de moutons
mais de personnalités capables
de renverser la table.

La campagne de 2027 est déjà lancée.
Cela vous inspire ?

On vit une forme de divertissement.
Le problème, c’est qu’on ne peut
pas continuer comme ça encore
deux ans. Il faudra que le président
ait une initiative et la seule qui reste
est celle des référendums pour fixer
le cap avec un gouvernement de reconstruction
et de patriotes issu de
la droite et de la gauche.

Bruno Retailleau peut-il être le
candidat de la droite en 2027 ?

La première exigence est celle des
résultats. Attention à ne pas avoir
des mots forts et des actes faibles,
comme avec l’Algérie. Attention
aussi à ne pas se dissoudre dans le
macronisme.

(1) À 19 heures vendredi 6 juin, à la salle du Trinquet à
Soorts-Hossegor.