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Les armes blanches, pointe d’un immense tableau noir

 

 

 

 

«Une violence insensée ». Ces mots d’Emmanuel
Macron au sujet de la mort de la surveillante poignardée
par un collégien de 14 ans à Nogent mardi sont

terriblement justes. On y ajoutera « pourquoi? »

et surtout « encore ! ». Qu’a-t-il pu passer par la tête de cet
adolescent pour, d’abord, quitter son domicile armé d’un couteau,
puis commettre l’irréparable lors de ce contrôle des sacs à l’entrée
de l’établissement ? Au-delà du traitement judiciaire en cours, il
n’est plus possible de fermer les yeux sur cette violence des mineurs.
Certes, statistiquement, ces faits diminuent, mais leur gravité,
elle, augmente.


Le drame de Nogent intervient seulement un mois et demi après
celui de Nantes où, dans une classe de Notre-Dame-de-Toutes-Aides,
un garçon de 16 ans a tué de 57 coups de couteau une élève avant
d’en blesser trois autres. Impossible d’oublier non plus Agnès Lassalle,
cette professeure d’espagnol à Saint-Jean-de-Luz tuée en plein
cours d’un coup de couteau par un élève de 16 ans en février 2023.
Ces affaires ont, a minima, un point commun : les armes blanches.
Bien sûr qu’il faut mieux encadrer leur vente aux mineurs, mais qui
n’a pas un couteau de cuisine à la maison ? À cet égard, l’installation
de portiques à l’entrée des établissements a tout d’un pis-aller, d’autant
plus qu’ils ne seront pas infaillibles.


Ces drames ne traduisent pas un défaut de contrôles. Ils révèlent
d’abord la dérive de ces adolescents. Et celle-ci est d’autant plus
inquiétante qu’elle ne se limite pas à l’école. À Dax, le soir de la
victoire du PSG, Benoît, 17 ans, a lui aussi été tué d’un coup de
couteau. Et, là encore, c’est un mineur qui devra répondre de
cette tragédie.


Gardons-nous de raccourcis trop faciles, mais la santé mentale

des jeunes est une bombe à retardement,
si tant est qu’elle n’a pas déjà explosé. Ce sujet oblige la
classe politique à agir. Mais avec discernement. Dénoncer, dans un
réflexe puéril et politicien, un laxisme qui serait partout n’est pas à
la hauteur. Aux États-Unis, la peine de mort n’empêche pas les tueries
de masse de la part d’adolescents.


S’attaquer à la violence des mineurs doit être une priorité. Car au
milieu de ces drames se trouvent des familles brisées. Celles des
victimes bien sûr – qu’aucune explication ou excuse ne viendront
apaiser – mais aussi celles de ces enfants qui n’hésitent plus à passer
à l’acte. Si l’État est bien face à un immense tableau noir,
les armes blanches n’en sont que la pointe.

                            Jefferson Desport éditorial Sud-Ouest



12/06/2025
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