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Taxe Zucman sur les ultra-riches : trop grands écarts

Dominique Delpiroux.

  • Dominique Delpiroux. DDM
Publié le  , mis à jour 
Dominique Delpiroux la DDM

— « Don Salluste, nos gens sont terriblement pauvres… »

— « C’est normal ! Les pauvres, c’est fait pour être très pauvres, et les riches, très riches ! »

Réplique culte de La Folie des Grandeurs avec un Salluste- Louis de Funès dont le cynisme traverse les siècles. Non loin, de là, qu’en pensait Blaze-Yves Montand, l’un, valet du tyran, l’autre, compagnon de route du Parti communiste ?

C’était il y a bien longtemps, dans l’Espagne réinventée de Victor Hugo, revue et corrigée par Gérard Oury : la caricature arrache encore des rires jaunes. Mais aujourd’hui, ceux que l’on appelle les ultrariches raisonnent-ils vraiment comme le méchant ministre ? On espère bien que non. En revanche, dans notre pays comme dans le reste du monde, des inégalités vertigineuses ne cessent de se creuser.

 

Aussi, dans une République sociale, comme le définit la Constitution française, est-ce qu’une certaine justice fiscale peut atténuer des écarts qui sont au-delà de l’indécence ? D’où la question simple : peut-on faire payer les ultrariches ? C’est pour la réponse que cela se complique. Car évidemment, selon la place que l’on occupe sur l’échiquier politique, les solutions seront radicalement différentes.

Du côté des libéraux, pas question de fracturer les coffres-forts. Les plus aisés sont les « premiers de cordée », censés tirer les autres vers le haut. C’est depuis leur fortune que va naître le « ruissellement » profitable à tous. Sauf qu’on est plus près du compte-gouttes que de la cascade. Quand ce n’est pas le régime sec.

Du côté de la gauche, il est grand temps de prendre l’argent où il est, et d’opérer une redistribution. Oui, mais quand il a été au pouvoir, le clan progressiste y est toujours allé avec d’infinies précautions. La gauche de la gauche dira que cette gauche-là n’était pas la vraie gauche, mais que pourrait-elle vraiment faire, si elle-même arrivait au pouvoir ?

Alors, aujourd’hui, l’urgence budgétaire semble vouloir faire bouger les lignes, y compris dans le « bloc central », jusque-là plutôt frileux sur le sujet. Alors, est-ce que cette taxe Zuckman, que les sénateurs sont en train d’examiner, va mettre tout le monde d’accord, en ponctionnant « en douceur » ces 2 % qui pourraient soulager notre dette ? Apparemment, ce dispositif ne fait pas l’unanimité.

Au-delà de l’économie, il y a dans ce débat une part de psychologie, comme une partie de poker. S’attaquer aux grandes fortunes a toujours intimidé tous les gouvernements. On entend en sourdine la petite musique de l’exil fiscal, de la catastrophe économique annoncée, du chaos financier, si « par malheur » on brisait cet équilibre, injuste, peut-être, mais stable et fiable. Allez, Don Salluste est encore tranquille pour un petit moment.



12/06/2025
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