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Égalité dans le sport, les hommes gardent l’avantage

 

 

 

 

Il y a six mois, Loïs Boisson postait un message d’une simplicité et
d’une sincérité désarmantes sur la plateforme de collecte de dons
« Soutiens ton sportif ». Alors reléguée au fond du classement, aux
environs de la 500e place mondiale, la jeune femme écrivait :
« Début 2024, mes victoires m’ont propulsée à la 150e place mondiale, et
j’étais prête à réaliser mon rêve : jouer à Roland-Garros. Mais une grave
blessure au genou m’a brutalement arrêtée. » Elle espérait alors
20 000 euros pour l’aider à financer ses frais d’entraînement, de compétitions
et de déplacements. Six mois et 100 euros récoltés plus tard, c’est
invitée par le tournoi qu’elle s’est offert une entrée fracassante sur les
courts de Roland-Garros. Son accession à la demi-finale devrait
déjà lui rapporter 690 000 euros. Autant que ses
homologues masculins parvenus au même niveau du tournoi.
Car depuis 2007, les femmes et les hommes touchent les mêmes
dotations porte d’Auteuil. Une avancée qui tient

en réalité du rattrapage, Roland-Garros a été le dernier
tournoi du Grand Chelem à imposer la parité. Cette égalité salariale
masque d’autres disparités persistantes. Depuis l’ouverture du
tournoi, de nombreuses voix se sont élevées pour déplorer l’absence de
match du tableau féminin dans les « night sessions » [en français, « sessions
nocturnes », NDLR] censées rassembler les têtes d’affiche susceptibles
d’attirer le public capricieux de Roland-Garros. Amélie Mauresmo,
la directrice qu’on peut difficilement soupçonner de sexisme, avait
expliqué avant l’ouverture du tournoi que c’était prendre le risque de
programmer un match qui pouvait durer moins d’une heure. Il est vrai
que les matchs féminins se jouent en deux sets gagnants contre trois
pour les hommes. « C’est dommage pour le sport féminin en général »,
avait répliqué scandalisée Ons Jabeur, la Tunisienne triple finaliste en
Grand Chelem. Éliminée dès le premier tour, elle a déploré sur X les
différences dans les commentaires quand il s’agit de tennis féminin ou
masculin. « Quand une femme gagne 6-0, 6-0, on dit que c’est ennuyant.
Trop facile. Quand un homme réussit ça ? C’est être ‘‘dominant’’, ‘‘fort’’,
‘‘inarrêtable’’. » Elle conclut en rappelant qu’« honorer un pan de ce
sport ne devrait pas dire ignorer l’autre. Le tennis féminin écrit sa
propre histoire, brillamment, et depuis trop longtemps sans reconnaissance
». Malgré tout, le tennis reste exemplaire comparé à la grande
majorité des sports. Pour ne prendre que l’exemple du football féminin,
le plus haut salaire de première division en 2024 s’élevait à 58 000 euros
par mois pour Marie-Antoinette Katoto, joueuse du PSG, quand Ousmane
Dembélé culminait à 1 120 000 euros au sein du même club.

 

 

Éditorial sud-Ouest Stéphanie Lacaze



07/06/2025
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