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Justice et violence : les mots justes de Gérald Darmanin

Comment nier que le sentiment d’impunité des casseurs est renforcé par le caractère non-dissuasif de la chaîne judiciaire ? Que les délinquants n’ont plus peur de la prison, quand bien même les conditions de détention y sont souvent exécrables ?
Olivier Baccuzat L'Opinion
 
 
Olivier Baccuzat 2024

Gérald Darmanin outrepasse-t-il ses prérogatives lorsqu’il écrit que les premières condamnations après la finale de la Ligue des champions « ne sont plus à la hauteur de la violence que connaît notre pays » ? Il n’appartient pas au garde des Sceaux « de commenter des décisions de justice », lui a répondu le secrétaire général adjoint de l’USM, le principal syndicat de magistrats, qui dénonce un double discours consistant, micros ouverts, à réclamer plus de sévérité tout en enjoignant les juges, in petto, de ne « pas incarcérer car les prisons sont pleines ».

 

 

On peut reprocher aux responsables politiques bien des ambivalences mais dans ce cas précis, le représentant de l’USM est pris en flagrant délit de corporatisme. Car en plus de leur renouveler sa confiance, ce que le ministre de la Justice dit surtout, c’est que les magistrats doivent disposer « d’une échelle de peines ferme, simple et réellement adaptée à délinquance d’aujourd’hui ». Et qu’il faut donc « faire évoluer la loi ». L’hôte de la place Vendôme est bien dans son rôle, celui de garantir l’autorité de la justice et par là-même la crédibilité de l’Etat.

 

 

 

Comment nier que le sentiment d’impunité des casseurs est renforcé par le caractère non-dissuasif de la chaîne judiciaire ? Que les délinquants n’ont plus peur de la prison, quand bien même les conditions de détention y sont souvent exécrables ? Le rôle de la justice étant de neutraliser et sanctionner les agresseurs, de protéger les agressés, oui, une « révolution pénale » s’impose avec un arsenal adapté.

 

A défaut, les Français comprendront de moins en moins que l’on écope d’une amende de 500 euros (certes, avec une peine de sursis et un stage de citoyenneté) pour avoir visé un gendarme avec un mortier d’artifice quand, un mois plus tôt, un boulanger des Hauts-de-Seine ayant ouvert le 1er mai encourait une sanction de 7500 euros.



04/06/2025
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