3830-Nouvelle REVUE de presse: Berlin défie Moscou 15 posts


Guerre en Ukraine : Berlin défie Moscou

 

 

Les incessants bombardements israéliens sur Gaza et la crise
humanitaire sans précédent qu’ils ont provoqués dans l’enclave
palestinienne ont éclipsé la guerre en Ukraine. Pourtant,
là aussi, la situation est inquiétante. Il convient de ne pas
l’oublier tant cette offensive russe est une source de déstabilisation à
grande échelle. Tandis qu’il multiplie les attaques massives de drones,
le Kremlin accumule des troupes dans l’est de l’Ukraine, laissant
craindre une nouvelle attaque d’envergure.


Si le tableau n’incite pas à l’optimisme, malgré les courageuses ripostes
ukrainiennes, du côté des Européens, les lignes bougent. Alors
que Moscou a rejeté la proposition de Volodymyr Zelensky d’une
rencontre trilatérale entre lui, Vladimir Poutine et Donald Trump,
Berlin vient de hausser le ton. Lundi, Friedrich Merz, le chancelier
allemand, a affirmé que les principaux alliés de l’Ukraine
ne fixaient plus de limite à la portée des armes livrées à Kiev
(lire aussi en page 8). Si Paris, Londres et Washington ont déjà
levé ces restrictions pour leurs missiles – les SCALP français,
les Storm Shadow britanniques et les ATACMS américains –, il en va
désormais de même pour les armes allemandes.


Or, jusque-là, l’Allemagne, par la voix d’Olaf Scholz, son ex-chancelier,
s’était toujours refusée à un tel engagement, synonyme d’escalade. À
cet égard, c’est une rupture nette. Si son successeur n’a pas – encore –
confirmé la livraison prochaine de missiles Taurus à longue portée, la
levée de ces restrictions ouvre clairement la voie à un tel scénario. Ces
missiles allemands ayant une portée de 500 km – supérieure aux
autres vecteurs occidentaux –, c’est donc un acte de défiance envers
Moscou que vient de poser Friedrich Merz.


Surtout, ce durcissement de la position allemande résonne avec l’agacement
de Donald Trump. Ces derniers jours, le président américain,
qui n’a pourtant pas ménagé Volodymyr Zelensky, osant même lui
imputer la responsabilité de cette guerre, a fini par estimer que le
maître du Kremlin était devenu « complètement fou ». Le locataire de
la Maison-Blanche commencerait-il enfin à ouvrir les yeux sur le cynisme
et le jusqu’au-boutisme de Vladimir Poutine ? C’est à espérer.
Mais il faut maintenant accélérer les sanctions économiques et intensifier
la pression diplomatique sur Moscou avant que Kiev ne finisse
par tomber. Car ce qui se dessine dans le fracas des bombes russes, qui
sont autant d’avertissements à l’Europe, c’est bien la fragilité de
l’Ukraine

 

                                            Éditorial Sud-Ouest Jefferson Desport



31/05/2025
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