Édouard Philippe, maire du Havre et candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2027, s’est dit « défavorable » ce jeudi 22 mai, à un mode de scrutin proportionnel pour les élections législatives, comme le souhaiterait François Bayrou, indique l’« Agence France-Presse ».
L’ancien Premier ministre Édouard Philippe s’est dit « défavorable » à un mode de scrutin proportionnel pour les élections législatives, comme le souhaiterait François Bayrou, indique l’Agence France-Presse (AFP) ce jeudi 22 mai 2025.
« Le scrutin proportionnel tend mécaniquement à éloigner »
« Le scrutin proportionnel a plus de chance de perpétuer ce que nous voyons aujourd’hui, c’est-à-dire une absence de majorité », a affirmé le président d’Horizons et candidat proclamé à la présidentielle de 2027, à l’issue d’un entretien d’environ 45 minutes avec le Premier ministre à ce sujet.
« Nous considérons que cette absence de majorité rend difficile, voire impossible, une action résolue dont notre pays a pourtant besoin », a-t-il ajouté, observant que « nous ne pouvons pas accepter un régime qui est pour l’essentiel un régime de l’inaction ».
En outre, « le scrutin proportionnel tend mécaniquement à éloigner, à distendre, le lien entre l’électeur et le député », a fait valoir Édouard Philippe, qui était accompagné de Paul Christophe, chef de file des députés Horizons ; Claude Malhuret, président Horizons du groupe des sénateurs Les Indépendants, République et territoires ; et Pierre-Yves Bournazel, secrétaire général délégué du parti et candidat aux municipales à Paris.
Le cumul des mandats, soutenu par les deux hommes, n’a pas été abordé lors de l’échange, selon Édouard Philippe, qui avait précédemment dit qu’il pourrait soutenir la proportionnelle si un cumul était possible entre le mandat parlementaire et un mandat exécutif local.
François Bayrou défend la proportionnelle intégrale par département
François Bayrou a entamé le 30 avril, une série de consultations des forces politiques sur l’élection des députés à la proportionnelle. Le chef du gouvernement défend une proportionnelle intégrale par département comme en 1986, alors que depuis l’instauration de la Ve République - à l’exception des législatives de cette année-là -, les députés sont élus au scrutin uninominal majoritaire à deux tours.
Il a indiqué ce jeudi, aux représentants d’Horizons « sa volonté de soumettre » un projet de loi sur le modèle de 1986. Celui-ci pourrait être examiné à l’automne. Mais le Premier ministre n’est pas assuré d’avoir cette fois le soutien des macronistes qui considèrent désormais que le mode de scrutin majoritaire actuel est « le moins pire ».
Les différents partis reçus
À droite, Les Républicains sont fermement opposés à la proportionnelle. Leur nouveau président Bruno Retailleau doit être reçu à ce sujet la semaine prochaine. Le Rassemblement national (RN), favorable à une proportionnelle avec une prime majoritaire, a indiqué qu’il pourrait s’accommoder du modèle de 1986.
La France insoumise (LFI) de son côté défend une proportionnelle « à un échelon régional » et le Parti socialiste, divisé, n’a pas encore arrêté de position. François Bayrou doit recevoir cet après-midi, Fabien Roussel pour le Parti communiste, puis ce vendredi, Marc Fesneau pour son parti le MoDem, ainsi que Raphaël Glucksmann pour le mouvement Place publique.