3806- Le rapport choc sur les Frères musulmans 7 posts
Le rapport choc sur les Frères musulmans,veulent instaurer la charia en France
Jean Chichizola et Christophe Cornevin Le figaro (1ère partie extrait)
Sur 73 pages documentées par les services de renseignements, l’étude remise à Bruno Retailleau brosse le tableau édifiant
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Nous, les Frères musulmans,sommes comme un immense hall dans lequel n’importe quel musulman peut entrer par n’importe quelle porte pour partager ce qu’il souhaite. Rechercherait-il le soufisme, il le trouverait.Rechercherait-il la compréhension de la
jurisprudence islamique, il la trouverait. Rechercherait-il du sport et du scoutisme,cela est ici. Rechercherait-il le combat et la lutte armée, il les trouverait. (…) Vous êtes
venus à nous avec la préoccupation pour la “nation”. Ainsi je vous accueille.» Cette
harangue a été proférée en 1928 par Hassan al-Banna,fondateur des Frères musulmans à Ismaïlia. Ce virulent prosélytisme,jamais démenti depuis lors, n’avait qu’un dessein : recruter pour instaurer à terme un État islamique et le joug de la
charia. Près d’un siècle plus tard, force est de constater que la France est devenue
une porte d’entrée, ouverte, béante. Le rapport choc du gouvernement intitulé
« Les Frères musulmans et islamisme politique en France », récemment remis à la
demande du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, et que dévoile Le Figaro en exclusivité, suffit à s’en convaincre. Pour fonder leur démonstration, les auteurs, un préfet et un ambassadeur, ont, au cours du premier semestre 2024, effectué dix déplacements de terrain en France et quatre en Europe, avec une mise à contribution du réseau diplomatique. Avant de rendre ce document explosif, estampillé « secret » dans sa version originale et commandé il y a un an par trois ministères (Affaires étrangères, Armées et Intérieur), ils ont rencontré pas moins de 45 universitaires français et étrangers de sensibilités diverses. Sans oublier une série de rencontres avec les responsables musulmans, tant au niveau national que local, dont trois avec ceux de Musulmans de France, considérée comme l’émanation des Frères musulmans en France. Outre une recension des articles et ouvrages académiques sur la question,
ils ont enfin eu des échanges approfondis avec les services de renseignements, le
Quai d’Orsay et l’ensemble des administrations impliquées dans l’analyse et la
surveillance du phénomène.
Sur 73 pages documentées par les services de renseignements, le rapport brosse
le tableau édifiant d’un pays miné de l’intérieur par une confrérie qui y a structuré un « important réseau d’implantations ». Le document révèle ainsi qu’« un total de 139 lieux de culte, affiliés aux Musulmans de France », présentés comme « la principale émanation des Frères en France » bien qu’ils s’en défendent, sont « recensés sur le territoire national, auxquels s’ajoutent 68 considérés comme proches de la fédération, répartis sur 55 départements ». « Soit 7 % des 2 800 lieux de cultes musulmans répertoriés sur le sol national et 10 % de ceux ouverts sur la période 2010 – 2020 (45 sur 447) » précisent les auteurs qui estiment que « la fréquentation globale des mosquées affiliées ou proches de la mouvance s’élève en moyenne à 91 000 fidèles le vendredi ». Si « la fédération des Musulmans de France ne revendique aujourd’hui l’affiliation que de 53 associations », le document,
déclassifié avant sa diffusion, affirme que les « éléments réunis font toutefois état de 280 associations rattachées à la mouvance, opérant dans une multitude de secteurs encadrant la vie du musulman (cultuel mais également caritatif, scolaire,professionnel, jeunesse ou encore financier) ». Le « cercle restreint » de la mouvance, c’est-à-dire le « noyau dur » « susceptible d’être assermenté » pour piloter cette organisation secrète, serait estimé selon les « observateurs attentifs de la mouvance » à « 400 personnes et n’excéderait pas, en tout état de cause, un maximum de 1 000 personnes ». « Le budget de Musulmans de France, serait, selon ses dires, de l’ordre de 500 000 euros, en diminution de moitié depuis cinq ans », évaluent les analystes, qui observent que «l’absence d’organisation du rassemblement annuel du Bourget, qui rassemblait dans les années 2010...
« Le secteur éducatif apparaît comme la priorité de la branche française des Frères musulmans, à un degré qui la distingue des homologues européens »
... plus de 100 000 musulmans de toutes sensibilités, a pesé lourdement sur ses finances ».Via des fonds de dotations auxquels la mouvance a eu « massivement recours à la fin des années 2000 » ainsi que des SCI, « les projets de Musulmans de
France ont pu bénéficier jusqu’en 2019 definancements étrangers en provenance du
Qatar », relève le rapport qui énumère les sites de Strasbourg, Mulhouse, Villeneuve-
d’Ascq, Schiltigheim, Lille, Marseille et des mosquées de Seine-Saint-Denis.
Des fonds venus de l’Arabie saoudite seraient en outre venus irriguer une structure
à Mulhouse ainsi que l’Institut européen des sciences humaines (IESH),spécialisé dans l’enseignement de l’arabe et l’apprentissage du Coran.Un solide noyau d’écoles confessionnelles, des associations caritatives foisonnantes et un puissant vivier de prédicateurs.« Le secteur éducatif apparaît comme la priorité de la branche française
des Frères musulmans, à un degré qui la distingue des homologues européens »
note le rapport qui révèle qu’en septembre 2023, « 21 établissements étaient identifiés comme liés à la mouvance “frériste” (18 directement et trois réputés proches) qui accueille un total de 4 200 élèves pourl’année en cours ». « Seuls cinq établissements musulmans disposent d’un contrat d’association avec l’État, dont trois sontaffiliés à la Fédération nationale de l’enseignement privé musulman (Fnem) », ajoute le document qui notamment fait le point sur la situation du lycée Averroès
de Lille, dont le préfet a demandé la résiliation du contrat d’association avec l’État. Décrit comme « l’établissement phare de l’enseignement musulman en France », ce dernier a fait l’objet d’un contrôle diligenté par la chambre régionale des comptes qui a « révélé la perception de financements illicites sous forme de prêts avec abandon de créances de mosquées voisines et par le centre islamique de Villeneuve-d’Ascq, lui-même financé par le Koweït, le Qatar et l’Égypte », « des carences graves parmi les ressources pédagogiques mises à disposition des élèves » et la présence d’ouvrages au « contenu contraire aux valeurs républicaines », notamment des ouvrages signés par l’imam Iquioussen, d’obédience frériste, fiché S et expulsé vers le Maroc et « quarante hadiths de l’imam An-Nawawi » prônant « l’interdiction aux femmes de se mêler aux hommes et de se faire ausculter par un homme, la
prohibition de l’apostasie sous peine de mort et la prééminence des lois 38divines sur toute autre ». Les éléments recueillis sur le lycée al-Kindi, installé à Decines près de Lyon, pourraient conduire la préfecture à engager des « procédures à son encontre »,
prévient le rapport, qui affirme que cet établissement « élitiste », qui « scolarise
608 élèves », « constitue avec la mosquée de Villeurbanne l’une des fondations
principales de la mouvance frériste du Rhône ».
« L’investissement de cette dernière dans le secteur éducatif se déploie dans un contexte d’augmentation continue des atteintes à la laïcité recensées en milieu scolaire, alimentées par l’activité des prédicateurs en ligne », insiste le document déclassifié qui évoque un « pic » de 3 309 « atteintes à la laïcité pour le seul premier trimestre de l’année 2023-2024 », marqué par l’interdiction de l’abaya en septembre, le massacre du 7 Octobre et la guerre à Gaza, puis l’attentat commis contre Dominique Bernard en octobre. Les données dévoilées par le rapport sont vertigineuses, à l’image de ces « 815 écoles coraniques recensées début 2024 sur tout le territoire (hors outre-mer et Paris), accueillant un total de 66 050 élèves mineurs ». Plus d’un tiers d’entre elles « évoluent dans un courant fondamentaliste de l’islam, dont 114 rattachées à la mouvance frériste ». Sur les réseaux sociaux, le « dynamisme de la prédication 2.0 » prend le relais,avec les « influenceurs » qui « sont souvent une première porte d’entrée dans la découverte de l’islam et sont devenus le lien entre les idéologies islamistes et les jeunes francophones européens ». Le document tire le signal d’alarme sur « l’activisme d’une nouvelle génération de prédicateurs, souvent formés par les premiers cadres religieux de la mouvance et (…) sujets d’une hybridation avec le salafisme » qui « constitue un facteur majeur de diffusion de l’islamisme via les réseaux sociaux, où ils rencontrent une large audience ». Parmi « la vingtaine d’influenceurs ayant un vrai impact sur les réseaux »
LE FIGARO
Premier extrait, à suivre....