3794- Le Kiosque à journaux: 27 posts

Joe Biden ou le mauvais exemple du dirigeant

 


François Hollande avait 62 ans, le 1er décembre 2016, lorsqu’il a
annoncé qu’il ne briguerait pas un nouveau mandat à l’Élysée.
Le président français affichait pourtant une excellente
santé physique et mentale, si on met de côté le fait qu’il avait
totalement oublié que la finance était son seul adversaire ou qu’il ne se
rendait pas compte qu’il confiait des secrets d’État à deux journalistes
qui allaient les répéter dans un livre.


Joe Biden avait vingt ans de plus quand il a fini par admettre, à contrecoeur,
qu’il devait renoncer à se succéder à la Maison-Blanche. L’octogénaire
n’en affirmait pas moins, péché de vanité, qu’il était le seul
capable de battre encore Donald Trump. Il était surtout le seul à le
croire. Un livre sur la décrépitude neuronale de l’ex-président américain
fait grand bruit aux États-Unis. Au terme d’une longue enquête,
ses deux auteurs racontent comment Joe Biden n’était plus
qu’un fantôme flottant dans le Bureau ovale, incapable par
exemple, c’est fort de café, de reconnaître son ami et partisan
George Clooney. Lequel s’est donc résigné à demander « Who
else ? » (qui d’autre ?) Rien ne permet certes d’affirmer
que Kamala Harris, lancée quelques semaines plus tôt dans la campagne,
aurait remporté le scrutin. Comme le rappelle finement Robert
de Niro, Trump n’a pas été élu par les Républicains mais par les électeurs
qui ne sont pas allés voter. Il n’empêche, en s’accrochant bec et
ongles à son fauteuil, Joe Biden n’a pas aidé sa vice-présidente.
Dictateurs et autocrates n’ont aucun problème pour continuer à diriger
leur pays, ou à faire semblant, comme l’Algérien Bouteflika. Il faut
un coup d’État ou une révolution de palais pour les détrôner et la suite
n’est pas toujours meilleure. L’histoire montre qu’en démocratie aussi,
avoir la sagesse d’abdiquer au profit de l’intérêt général, quand le
corps et l’esprit ont déjà rendu les gants, n’est pas donné à tout le
monde.


À Bordeaux, on se souvient des douloureuses dernières années de
Jacques Chaban-Delmas. Son successeur, Alain Juppé, avait décidé de
ne pas se représenter en 2020, obsédé par le fameux « mandat de
trop ». On a vu la pénible fin de règne du pape François, rappelant
l’agonie de Jean-Paul II. Benoît XVI reste l’unique modèle d’un pontife
ayant la volonté et le courage de dire « io mi fermo qui » (moi, je m’arrête
là). Pour son pays, le catholique Biden aurait dû être plus Benoît
que François.

                           Benoît Lasserre éditorial sud-Ouest



18/05/2025
27 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 375 autres membres

blog search directory
Recommander ce blog | Contact | Signaler un contenu | Confidentialité | RSS | Créez votre blog | Espace de gestion