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Volodymyr Zelensky prêt à rencontrer Vladimir Poutine pour « trouver un format » de paix
Alors que des négociations pourraient s’ouvrir ce jeudi 15 mai 2025 à Istanbul, Volodymyr Zelensky se dit prêt à rencontrer Vladimir Poutine. Il exige un cessez-le-feu immédiat et appelle à une médiation internationale crédible.
Alors que des pourparlers pourraient s’ouvrir ce 15 mai 2025 en Turquie, le président ukrainien Volodymyr Zelensky affirme dans un entretien exclusif à Libération et plusieurs autres médias européens qu’il est prêt à rencontrer Vladimir Poutine en personne, pourvu que celui-ci accepte de se déplacer. « Il faut bien comprendre l’objectif de ma rencontre avec Poutine », explique-t-il. « Lui et moi ne pouvons pas être d’accord sur tout en ce moment, c’est impossible. […] Mais nous devons d‘une manière ou d‘une autre trouver un format pour mettre fin à la guerre. » D’où son appel à un cessez-le-feu immédiat, sans conditions préalables.
L’initiative diplomatique s’accélère depuis quelques jours : Emmanuel Macron, Donald Tusk, Keir Starmer et Friedrich Merz, soutenus par une vingtaine de pays et avec l’aval de Donald Trump, ont lancé un ultimatum à Moscou exigeant un arrêt total des hostilités. En réponse, le Kremlin a proposé des discussions directes en Turquie, sans pour autant préciser si Vladimir Poutine y participerait. Pour Volodymyr Zelensky, ce flou en dit long : « S’il ne vient pas, c’est qu’il ne cherche pas de victoire politique. »
Le besoin d’une médiation crédible
Volodymyr Zelensky insiste : une rencontre ne peut être symbolique. « Si je le rencontre, nous devons en sortir avec une victoire politique – un cessez-le-feu, un échange de tous les prisonniers contre tous, ou quelque chose de ce genre. » La question de la mise en œuvre est au cœur de ses préoccupations : « Les Russes ne nous feront pas confiance, nous ne ferons pas confiance aux Russes. »
Seuls des médiateurs extérieurs peuvent, selon lui, garantir le respect d’un éventuel accord. Le président ukrainien insiste sur la nécessité d’une médiation crédible, équilibrée et respectée par les deux parties. Il cite notamment les États-Unis comme garants possibles d’un mécanisme de contrôle. Volodymyr Zelensky estime que la présence de Donald Trump pourrait inciter le président russe à faire le déplacement : « Si Poutine ne vient pas, cela ressemblera à une défaite totale pour lui. »
Une guerre coûteuse pour tout le monde
Sur le terrain, le président ukrainien affirme que l’Ukraine tient bon : les flux d’armes et de drones se sont améliorés, même si la lenteur bureaucratique reste un problème. Il appelle à un nouveau train de sanctions fortes contre la Russie, notamment par les États-Unis et l’Union européenne. Quant à la durée possible du conflit, il se montre lucide : « Personne ne sait combien de temps elle va durer. Mais pas dix ans. L‘Ukraine ne survivrait pas. […] C’est coûteux pour tout le monde, et passeulement pour les amis, mais aussi pour les ennemis. »
Sur le plan diplomatique, il évoque ses liens solides et amicaux avec Emmanuel Macron, saluant sa créativité et sa capacité à prendre des risques. Il souligne l’unité retrouvée entre la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne, qui forment selon lui une « troïka » très active - un trio diplomatique étroitement coordonné, en lien constant avec Kiev.