3784- Guerre en Ukraine : le sinistre poker menteur de Poutine 2 posts

Guerre en Ukraine : le sinistre poker menteur de Poutine

 

 

 

Sur le papier, cela ressemble à une timide éclaircie. Alors que
Vladimir Poutine n’a toujours pas réussi à faire plier l’Ukraine
malgré trois ans de guerre acharnée, il est désormais prêt à
discuter. C’est ce qu’il affirme. Volodymyr Zelensky l’a entendu.
Il s’est même engagé à le retrouver jeudi à Istanbul, comme le lui a
proposé son agresseur. Difficile d’être plus conciliant.


Il convient toutefois de rester prudent quant à cette éventuelle rencontre
sur les rives du Bosphore, chez un pilier de l’Otan, cette alliance
qu’exècre le maître du Kremlin. Jusque-là, Vladimir Poutine n’a en effet
jamais tenu ses promesses. Les courtes trêves qu’il a décidées ne l’ont à
aucun moment empêché de continuer à bombarder
l’Ukraine. De même qu’en mars, alors que Kiev avait accepté la
proposition de cessez-le-feu dictée par Donald Trump, il l’a
refusée, soulignant au passage le peu de crédit qu’il porte au
golfeur de la Maison-Blanche. Pourtant, ce dernier lui a offert la plus
obscène des danses du ventre en humiliant Volodymyr Zelensky en
mondovision dans le bureau Ovale.


Rien n’indique donc que cette « main de tendue » de Vladimir Poutine
ne participe pas une fois encore de son sinistre poker menteur. D’autant
plus qu’il refuse toujours d’observer le moindre cessez-le-feu
comme le réclament, à juste titre, Kiev et ses alliés. Dans ces conditions,
comment croire qu’il veuille réellement discuter des contours d’une
paix ? En réalité, et ces dernières heures l’ont montré, il ne veut qu’une
chose, la reddition de l’Ukraine – ses missiles se chargeant de signer
le traité.


Dès lors, la nouvelle la plus rassurante nous vient de l’Europe. Elle
semble plus que jamais déterminée à lui tenir tête. Le pari de Poutine
a toujours été celui de la faiblesse des démocraties face à l’effroi de la
guerre, persuadé que leurs opinions publiques constituent un talon
d’Achille indépassable.


Or, non seulement il a échoué à planter son drapeau sur Kiev, mais les
Européens, malgré leurs difficultés à présenter un front uni, n’ont pas
lâché l’Ukraine. Mieux, l’invraisemblable alignement de Washington
sur Moscou a provoqué un salutaire électrochoc. Depuis, de Paris à
Varsovie, en passant par Berlin ou Oslo, l’heure est au réarmement.
Dans ce ciel incertain, que le rendez-vous d’Istanbul ait lieu ou pas, une
nouvelle architecture de sécurité commence à se dessiner. Il faut s’en
féliciter car, même avec le retour de la paix en Ukraine les prochaines

années ne pourront être celles de la naïveté.

 

                                                        Jefferson Desport éditorial Sud-Ouest



13/05/2025
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