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Médias Citoyens
 

EXCLUSIF : COMMENT LA CGT CO-DIRIGE FRANCE TÉLÉVISIONS -

 
Depuis plusieurs années, l’influence syndicale sur la gouvernance de France Télévisions suscite interrogations et controverses. Si la force de représentation de la CGT dans l'audiovisuel public est indéniable, certains témoignages décrivent une situation de cogestion implicite, voire de verrouillage d’une partie de l’appareil décisionnel. Que révèle cette configuration sur les équilibres internes au sein du groupe audiovisuel public ? Et quelles en sont les conséquences concrètes sur son fonctionnement quotidien ?
 

UNE RÉPARTITION DES ZONES D'INFLUENCE

 
Selon notre interlocuteur proche de la présidence de France Télévisions, "Un deal a été acté entre la présidente Ernotte elle-même et le syndicat CGT [majoritaire au sein de l'audiovisuel public] dès 2015. Son principe est simple et pourrait être formulé ainsi : Je vous laisse les régions [France 3, terrain où les syndicats font le plus de voix] et vous me laissez le siège." Cette influence de la CGT se serait même accentuée au cours du second mandat [de 2020 à 2025] : "On constate désormais que la CGT fait la pluie et le beau temps sur les territoires", explique un excellent connaisseur de France 3, où il a occupé des fonctions majeures. Il poursuit : "Pour bien comprendre le niveau de connivence qui existe entre la direction de France Télévisions et la CGT, il faut imaginer un monstre à deux têtes. La première dirige et la seconde peut censurer à tout moment. La CGT n'a pas le pouvoir de nomination mais elle a bien un pouvoir de révocation dont elle use très régulièrement pour éliminer ses cibles internes, ses ennemis de l'intérieur."
 

CSE : TONTON SITBON À LA RESCOUSSE

 
Une fois par mois a lieu, dans les différentes chaines du groupe France Télévisions, un comité CSE. Sauf que dans cette entreprise en grande partie financée par l'État, le Comité Social et Économique ne se déroule pas tout à fait comme ailleurs, nous explique ce proche de la présidence ayant participé à de nombreuses réunions de ce type pour France 3 : "J'ai travaillé dans plusieurs grands groupes et je n'avais jamais vu une telle arrogance de la part des délégués de la CGT. Ils affichent une assurance déconcertante, n'hésitent pas à rabrouer le directeur de la chaîne et se comportent comme en terrain conquis". Comment expliquer une telle attitude dans un lieu censé valoriser la concertation ? "C'est simple, à chaque fois qu'une décision ne leur convient pas, ils demandent à être reçus par Sitbon-Gomez (directeur des programmes), qui leur donne fréquemment raison en signant des contre-ordres."
 

L’IMMENSE CHAGRIN DE LA PRÉSIDENTE

 
La scène est véridique, elle nous a été décrite par plusieurs cadres de France Télévisions. En décembre 2021, au siège du groupe audiovisuel public, se tient un barnum typique de la présidence Ernotte. Pour le départ en retraite du secrétaire général de la CGT France Télévisions (Marc Chauvelot), Delphine Ernotte fait organiser une cérémonie en grandes pompes, conclue par un discours vibrant de la présidente. Cette dernière, pas franchement connue pour son émotivité, fond pourtant en larmes devant les centaines de cadres et salariés présents. Elle éprouvera des difficultés à terminer son discours tant l’émotion la submerge. De source proche de la présidence, cet ancien responsable syndical a même pu, lors de son départ, bénéficier d’un avocat pour régler un litige personnel aux frais de France Télévisions. Une bien belle amitié qui réchauffe le cœur. 
 

UN DROIT DE VIE OU DE MORT PROFESSIONNELLE

 
Au sein de France Télévisions, la CGT n’est décidément pas un syndicat comme les autres. Il disposerait - depuis 2015 - d’un droit de censure lui permettant de faire tomber directeurs, cadres et même journalistes qui ne siéent pas à ses désidératas. Un proche de la présidence témoigne : « En 10 ans, le syndicat majoritaire [à France Télévisions] aura eu la peau d’une quinzaine de directeurs régionaux et rédacteurs en chef du réseau France 3, soit 60 % au moins de l’encadrement de la chaîne. » Par un procédé qualifié de machiavélique et mis en œuvre avec la DRH du groupe, les « ennemis de classe » ont été écartés un à un [nous vous expliquerons demain le procédé en détail]. Parmi les cas les plus emblématiques : Olivier Montels, ex-directeur général de France 3, victime d'une cabale interne orchestrée par la CGT.
 

EN CONCLUSION

Si la cogestion peut parfois relever d’un pragmatisme assumé, ce qui se joue ici dépasse largement la simple concertation sociale. L’accord tacite entre la présidence de France Télévisions et la CGT s’apparente à une entente illégitime, où les règles du droit public et les principes de neutralité sont ouvertement contournés. Laisser à un syndicat radical un droit de veto implicite sur les carrières, les programmes et les nominations, c’est non seulement fragiliser l’autorité de l’institution, mais aussi trahir les missions fondamentales du service public. Cette connivence entre pouvoir exécutif et pouvoir revendicatif, scellée dans l’opacité, constitue une dérive grave et structurelle qui devrait alerter jusqu’aux plus hauts niveaux de l’État. France Télévisions n’est plus seulement dirigée : elle est tenue.
 
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04/05/2025
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