Par sa sémantique même – phobie envers l’islam – le mot « islamophobie » amalgame la critique de l’islam, ou même de l’islamisme, à une phobie, irrationnelle et raciste. Partout où il traîne, la gauche se déchire. Partout, ceux qui l’emploient se soumettent aux intégristes et à leurs cibles. Partout, des sicaires songent à tuer ces «islamophobes», puisque le Coran invite à tuer les apostats. Ce mot a déjà servi à perforer Salman Rushdie, à tirer sur Charlie et à décapiter Samuel Paty. Et c’est lui, et non « racisme antimusulman » ou « musulmanophobie », que LFI tient à manier tel un couteau de boucher. En reprenant la définition de la Commission nationale consultative des droits de l’homme et sa confusion : «Attitude d’hostilité systématique envers les musulmans [...] et/ou envers l’islam.» Tout le malheur du monde est contenu dans ce « et/ou ». Car il refuse de distinguer l’incitation à la haine des musulmans (ce qui est un délit) de la critique de l’islam (ce qui relève de la liberté d’expression). Pire, l’exposé des motifs de La France insoumise s’appuie sur les exemples et les chiffres du très frériste Collectif contre l’islamophobie en Europe (CCIE), reconstitution belge du CCIF, dissout après la mort de Samuel Paty... en raison de ses cabales intégristes et de ses amalgames dangereux !

Cette commission d’enquête nous l’annonce, elle traquera en priorité le « traitement médiatique de l’islam et des musulmans ». Autrement dit, elle servira à faire la police de la pensée. À la demande de ses alliés et députés fichés S. Pour draguer les quartiers aux élections. En crachant sur Charlie. Un glaviot de plus. On ne peut s’empêcher de penser aux larmes de crocodile versées sur le cercueil de Charb par Mélenchon : « Charlie vivra, le délit de blasphème sera abrogé », criait-il. Le même homme expliquait à qui voulait l’entendre les dangers du mot « islamophobie » et pourquoi il ne fallait pas l’employer : « C’est une erreur totale de confondre le racisme et l’islamophobie.» Une erreur totale, et une trahison. Sa trahison. Après avoir défilé avec les Frères musulmans, élu des députés anti-Charlie, joué avec le feu de l’antisémitisme, son parti réclame donc une commission d’enquête contre l’« islamophobie ». De quoi régaler les islamistes... et mettre en danger les laïques. Tout simplement dégoûtant.