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La délirante flambée de la masse salariale d’un Etat bouffi

Le chiffre donne le tournis : la masse salariale des seuls fonctionnaires d’Etat s’est élevée en 2024 à quelque 107 milliards d’euros. Elle a même augmenté de 6,7 % par rapport à 2023 alors que dans le même temps, l’inflation refluait. Cherchez l’erreur. On comprend que François Bayrou veuille mettre le holà. A la recherche de 40 milliards d’euros d’économies pour 2026, le Premier ministre enjoint aux membres de son gouvernement de faire preuve de sobriété, pour ne pas dire d’abstinence sur les mesures sectorielles en tous genres (3,7 milliards l’an dernier, une paille). Sera-t-il entendu ? Les vieilles habitudes ont la vie dure...
Aussi catastrophiques les finances de la France soient-elles, ces chiffres astronomiques reflètent la démesure d’un Etat bouffi, dont la taille des effectifs pourrait bien avoir atteint, par sédimentations successives, un point de non-retour. Mauvais gestionnaire, à l’image de cette masse salariale non maîtrisée qui, emploi à vie oblige, a aussi des répercussions sur le coût des pensions, l’Etat est aussi un piètre employeur. Mal payées, offrant peu de perspective d’évolution, les carrières dans le public n’attirent plus. A tel point que l’on doit baisser les niveaux d’admissibilité des concours d’entrées – une hérésie, particulièrement chez les profs – que les démissions sont en hausse et l’absentéisme toujours endémique.
François Bayrou a raison de taper du poing sur la table, quoiqu’il fasse partie de ceux qui, dans le passé, ont concouru au laisser-aller général. Mais au-delà d’un tour de vis budgétaire, c’est d’un plan d’action ambitieux dont aurait besoin la Fonction publique. Hélas, la situation politique inextricable ne s’y prête pas. Personne n’osera lever le tabou du statut des agents, pourtant seul levier à même de dégager des marges de manœuvre (à commencer pour les intéressés eux-mêmes), d’autant que les syndicats défendront bec et ongles ce vieux bastion. Les réflexes corporatistes ont, eux aussi, la vie dure.