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François, une voix qui résonnait mais n’influençait guère

 

 

 

 


Après le couronnement de Charles III à Londres et la réouverture
de Notre-Dame de Paris, les obsèques du pape, dimanche
à Rome, vont attirer le gotha mondial des chefs
d’État et de gouvernement. Un casse-tête pour la sécurité, et
ce n’est pas parce que le Vatican ne s’étend que sur 44 hectares qu’il est
plus facile à protéger.


Ce ballet diplomatique appartient au rituel des hommages qui se
multiplient au lendemain du décès d’une personnalité, et François
était plus qu’une personnalité. À la tête de son État de poche, il dirigeait
une Église d’1,4 milliard de catholiques dans le monde, l’équivalent
de la population indienne. Grâce à son réseau de nonces et
d’ambassadeurs, sa voix résonnait dans le concert des nations et la
cacophonie des conflits. Point commun avec le secrétaire général de
l’ONU, elle était peu écoutée et n’a jamais arrêté une guerre. On
en revient à l’impérissable formule de Staline :« Le Vatican, 

combien de divisions ? »

 

Paradoxalement, les déclarations du souverain pontife

déclenchaient une avalanche de commentaires.

On a accusé François d’avoir mis du temps à désigner
l’agresseur russe et de soutenir tacitement Moscou lorsqu’il a appelé
l’Ukraine à hisser le drapeau blanc, ce qui n’empêchera pas le président
Zelensky de se recueillir à la basilique Saint-Pierre.


On lui a reproché d’avoir tardé à dénoncer la barbarie du Hamas le
7 octobre 2023 alors qu’il avait souligné « l’arrogance de l’envahisseur
» en Palestine. Le président hébreu Isaac Herzog lui a néanmoins
témoigné son respect sincère mais il ne détient aucun pouvoir exécutif.


Un pape peut-il tenir un autre discours que celui du pacifisme et du
silence des armes ? Peut-il désobéir aux commandements du Christ
qui plaçait le pardon au sommet des vertus et préconisait de tendre la
joue gauche après la gifle reçue sur la droite ? Sur ce plan, François a
été exemplaire, n’éprouvant nulle rancoeur envers son compatriote
argentin Javier Milei qui l’avait traité d’« imbécile » et de « représentant
du Malin ».


Au poste qu’il occupait, imperméable aux virevoltes de l’opinion publique,
le Saint-Père de Buenos Aires ne pouvait pas non plus être un
agneau. Il l’a prouvé à l’égard de Donald Trump. Lors du premier mandat
de celui-ci et surtout à l’approche du second. On ne s’étonne donc
pas qu’en saluant « un homme bon, il travaillait dur », le président
américain ait rendu l’hommage le plus affligeant qu’on ait entendu.

 

                                       Benoît Lasserre édito Sud-Ouest



23/04/2025
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