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LE FAIT DU JOUR POLITIQUE

ZFE : ce petit vent de trumpisme qui gagne la France

L'écologie, ce sujet incontournable pour tout acteur politique et tétanisant à la fois. Illustration par les zones à faibles émissions.

Cécile Cornudet (Dessin de Kim Roselier pour « Les Echos »).
Cécile Cornudet (Dessin de Kim Roselier pour « Les Echos »).

Par Cécile Cornudet Les Echos

Publié le 7 avr. 2025 à 18:26Mis à jour le 7 avr. 2025 à 19:14

Le vent décoiffe, c'est à ne plus s'y retrouver. Le Modem qui s'est toujours montré inquiet des effets des zones à faibles émissions (ZFE) dépose un amendement pour les sauver au moins à Paris et Lyon. Le groupe macroniste EPR, qui avait été le premier à les pousser, est pour l'instant trop divisé pour faire de même. A gauche, l'unanimité n'est plus de mise. En quelques mois, le sigle ZFE est devenu symbole. D'un certain désordre politique d'abord.

Mardi dernier, au petit déjeuner de la majorité, Laurent Wauquiez demande à François Bayrou d'accepter leur suppression pure et simple, comme vient de le voter l'Assemblée en commission, sur amendement du RN. Le Premier ministre agrée. Faut-il en déduire que LR pèse plus hors du gouvernement (Wauquiez) qu'à l'intérieur (Retailleau) ? Marc Fesneau le fidèle s'offusque. Il ne faut pas laisser Wauquiez faire la loi ; les ZFE ont des défauts, ce n'est pas pour autant qu'il ne faut rien faire, plaide-t-il. Finalement le gouvernement le suit. L'épisode laisse des questions. Qui tient quoi dans ce moment politique ?

Le spectre des « gilets jaunes »

Le second symbole est plus structurel. Quel est l'avenir de l'action écologique, quand la dette, le pouvoir d'achat, l'inquiétude de la guerre en Europe l'ont supplantée dans les priorités des Français ? Et quand la contestation populaire progresse, nourrissant un populisme d'extrême droite que l'on constate partout, aux Etats-Unis notamment ? On ne parle pas ici du sujet lui-même, on l'aura compris : en aucune façon, l'impératif de baisse des émissions de gaz à effet de serre ne s'est réduit, au contraire.

 

On parle de politique. Le sujet des ZFE inquiète, notamment ceux qui par définition n'ont pas les moyens de changer de voiture. Des personnalités comme Alexandre Jardin y voient l'occasion d'engager une nouvelle bataille des « petits » contre les « gros ». Les réseaux sociaux s'enflamment, des manifestations, encore limitées, se répandent, le spectre des « gilets jaunes » n'est jamais loin.

Le combat écologique est aussi incontournable que tétanisant : voilà dans quel état d'esprit se trouvent les acteurs politiques du moment. Impossible d'envisager les futures échéances sans promettre de s'y atteler, y compris au RN d'ailleurs. Dimanche, Edouard Philippe en parle, persuadé qu'on peut agir avec les collectivités locales. Gabriel Attal aussi . Ton volontariste. « Ne cédons pas à l'air du temps », clame-t-il, « nous serons les défenseurs d'une écologie de la science, de l'industrie, du progrès, qui se fait avec les Français, pas contre eux ». Bon résumé du problème, mais qui sait le résoudre ?

Cécile Cornudet



08/04/2025
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