EDITO. Election présidentielle 2027 : la place brune était vide…
La France peut-elle échapper à un destin populiste qu’embrasse un nombre préoccupant de pays ? Alors que l’élection présidentielle de 2027 approche, les États-Unis viennent d’élire Donald Trump, l’Argentine le « bûcheron fou » Javier Milei et l’Italie, Giorgia Meloni ; le Brésil a été dirigé par Jair Bolsonaro jusqu’en 2023, la Hongrie demeure sous l’emprise autoritaire de Viktor Orbán, l’Allemagne fait face à la menace néonazie de l’AfD, et, en Espagne, Vox, héritier du franquisme, pousse sa corne.
Pour l’instant, les résultats des dernières élections et les enquêtes d’opinion n’incitent guère à l’optimisme. Marine Le Pen et Jordan Bardella caracolent en tête des sondages et d’autres figures d’extrême droite comme Eric Zemmour ou Marion Maréchal sont solidement implantés dans le paysage politique. De l’autre côté du miroir, Jean-Luc Mélenchon et ses disciples insoumis font assaut de clientélisme, quand il ne s’agit pas d’antisémitisme dès lors qu’il s’agit d’évoquer la situation au Proche Orient. Le chef insoumis, certes moins influent électoralement que son double inversé d’extrême droite, s’emploie méthodiquement à saturer l’espace médiatique de ses provocations, semant les graines du chaos et banalisant les discours extrêmes.
Le Pen, Bardella, Zemmour, Mélenchon… L’un d’eux peut-il forcer l’entrée de l’Elysée à coups de tronçonneuse ? Notre pays en tout cas est en train de traverser une période délicate, propice à la démagogie, après la condamnation de Marine Le Pen pour détournement de fonds publics. Procès politique, juges rouges, décision tyrannique, vol de l’élection présidentielle, chasse aux sorcières… depuis la semaine dernière, les caciques du Rassemblement National ont déroulé tout le nuancier du trumpisme, reprenant les mêmes arguments que le président américain lorsqu’il croisait le fer avec la justice de son pays.
Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si « la conjuration des imbéciles » a volé au secours de la dame patronnesse du RN. « Libérez Marine ! » ont écrit sur X Donald Trump et son âme damnée J.D. Vance tandis qu’Elon Musk, toujours bienveillant avec les candidats d’extrême droite, a dénoncé « un abus du système judiciaire ». Hier ainsi, les dirigeants RN ont laissé tomber la cravate pour tenter le coup de force et organiser à Paris, place Vauban, un grand rassemblement populaire de soutien à Marine Le Pen. Mais la place brune était vide : quelques milliers de sympathisants tout au plus… 61 % des Français approuvent d’ailleurs la condamnation de la « groupie du trumpisme » comme a ironisé Gabriel Attal. Ceux qui ont du « peuple » plein la bouche n’ont pas encore le dernier mot !
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Benoît Rammaert, le dernier ophtalmologue du centre-ville de Cahors. Un regard pointu sur le métier . Jean-Luc Garcia La DDM
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