363-Coup de tonnerre à l'Education Nationale 6 posts
Toujours au chapitre des aménagements possibles, M. Darcos a évoqué un autre projet contesté par les syndicats en rappelant qu'il était favorable à la bivalence (enseignement de deux matières par un même enseignant).
Le ministre de l'éducation, qui connaît trop bien la "maison" pour ignorer que, une fois lâché, le chiffre de 10 000 suppressions de postes ferait l'effet d'une bombe, a pris soin de laisser du flou dans ses déclarations. Il a ajouté que 8 000 postes devaient disparaître dans le domaine "des emplois aidés et de tout ce qui concourt à la vie scolaire dans le second degré en ne remplaçant pas un emploi équivalent temps plein sur deux".
Or, ces emplois aidés, principalement de surveillance, ne sont pas des emplois de fonctionnaires et sont difficiles à compter en "postes", étant le plus souvent à temps partiel et pour des durées de contrats variables. Les deux chiffres s'additionnent-ils ou se recoupent-ils ? Dans tous les cas, ce serait une diminution, très redoutée par les enseignants, de la présence adulte dans les établissements scolaires.
Les syndicats ont réagi vivement aux propos de M. Darcos. L'Unsa-Education, a dénoncé "le pilotage par la seule approche budgétaire". Fustigeant "une logique comptable à courte vue", Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU, a indiqué que "si ces annonces se confirment" celle-ci "fera tout pour organiser la riposte la plus unitaire possible". Pour M. Aschieri, "ces coupes claires d'une ampleur inégalée sont une bien singulière façon d'afficher la priorité à l'éducation mais aussi de lancer des négociations sur les métiers".
L'annonce faite par le ministre est "ahurissante et inacceptable" et elle " hypothéquerait toute possibilité d'amélioration et de transformation de l'Ecole", a estimé Gilles Moindrot, secrétaire général du SNUipp-FSU.
Nicolas Sarkozy avait proposé pendant la campagne électorale ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, sans jamais préciser si cette règle devait pleinement s'appliquer à l'éducation nationale. Depuis sa nomination, M. Darcos a néanmoins constamment prévenu ses interlocuteurs qu'il était membre d'un gouvernement ayant "reçu mandat d'alléger la charge de l'Etat" et qu'il ne pourra pas s'en "abstraire".