3608-Autoroute A69 à l’arrêt : finissons-en ! 2 posts
EDITO. Autoroute A69 à l’arrêt : finissons-en !
De toute évidence, le chantier ne peut pas rester en friche plus longtemps : les terrassements et ouvrages d’art sont exposés aux intempéries, les engins sont à l’arrêt et un millier de salariés, actifs en janvier, sont désormais au chômage technique. C’est une double peine. Dans les villages longeant le tracé, où l’on commençait à profiter d’une activité inattendue, l’espoir s’est brutalement envolé.
La combinaison de la justice administrative et de l’écologie radicale a produit l’effet d’une bombe à neutrons : la vie s’est arrêtée, ne laissant d’intacts que les bâtiments et les véhicules. Ainsi, un petit restaurant se plaint d’avoir perdu sa clientèle d’ouvriers, une trentaine de couverts tous les midis. Selon plusieurs agents immobiliers du secteur, la suspension du chantier aurait entraîné une baisse de la demande locative et un ralentissement des investissements. Comme dans un jeu de dominos, la chute du premier entraîne toutes les autres. Un funeste enchaînement qui interroge l’avenir : que deviendra cette partie du département sans l’activité promise par la liaison autoroutière, sinon un gigantesque champ de ruines ?
Dépossédés de leurs prérogatives, les élus locaux tirent le signal d’alarme.
L’association Départements de France dénonce "une gabegie inacceptable et une aberration écologique inconcevable". Elle s’inquiète pour l’avenir d’autres infrastructures majeures comme l’arrivée de la LGV en Occitanie, le doublement de la RN88 dans l’Aveyron, les déviations de Montpellier et de Beynac en Dordogne… Autant de projets désormais sur la sellette, cibles des agités du bocage et des professeurs de morale, qui condamnent le territoire à l’enfermement économique et social.
"Volem viure al país" disait-on au temps du Larzac. Mais quelle partie de la population active voudra encore vivre dans ce recoin d’Occitanie ? À moins que l’on ait décidé, essentiellement par mépris de classe, d’en faire une réserve d’Indiens… Dès lors, l’achèvement des travaux apparaît comme la seule issue raisonnable pour garantir le dynamisme économique de la région. " A69, on finit ! " avaient scandé les partisans du projet au début du mois de mars lors d’une manifestation qui avait rassemblé près de 4 000 personnes à Castres. Alors, finissons-en !