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EDITO. Guerre en Ukraine : en attendant Poutine
Nous sommes encore loin d’une paix juste et durable, encore très loin d’une sécurité effective pour l’Ukraine et l’Europe. Nous sommes loin, très loin, d’un retour aux années de tranquillité, comme lorsque la Russie avait, croyait-on, abandonné ses prétentions impérialistes. En agressant un pays souverain, l’Ukraine, Vladimir Poutine a cassé tout espoir et, de toute façon, il nous faudra beaucoup de temps pour que nous soyons convaincus qu’il est prêt à de meilleurs sentiments. Les drones et les missiles parcourent toujours le ciel ukrainien, hier encore les soldats se faisaient face sur le front et des civils sont morts… Tragique spectacle de la guerre qui continue depuis trois ans…
Et pourtant, une véritable lueur d’espoir apparaît aujourd’hui. En signant un accord en bonne et due forme, les États-Unis et l’Ukraine proposent désormais une trêve d’un mois au cours de laquelle les hostilités cesseraient. De plus, par un nouveau retournement, Donald Trump assure vouloir poursuivre l’aide militaire américaine, indispensable aux Ukrainiens. Ces « surprises diplomatiques », qui font suite à l’humiliation de Volodymyr Zelensky dans le Bureau Ovale de Washington, constituent assurément un premier pas significatif. Sont-elles cependant suffisantes ?
La réponse de Moscou est désormais attendue. C’est à Vladimir Poutine de le dire clairement. Jusqu’ici, il se contentait d’affirmer vouloir « une paix conforme à nos intérêts » – une formule suffisamment vague qui lui permettait de poursuivre son agression et de revendiquer les territoires ukrainiens conquis par les troupes russes.
Pourtant, les Américains, engagés dans une phase de négociations, espèrent maintenant un « geste » du Kremlin. Ils ont obtenu des Ukrainiens des « concessions difficiles » – dont on ne connaît pas l’étendue – et voudraient en obtenir autant de la part des Russes. C’est ainsi que les négociateurs américains viennent de prendre la route de Moscou. En chef de guerre irréductible, Vladimir Poutine est-il capable d’atténuer son langage et d’abandonner lui aussi certaines prétentions ? On peut imaginer que, seule, une rencontre, physique ou téléphonique, entre Donald Trump et le Président russe peut aboutir à l’acceptation du cessez-le-feu, et, pourquoi pas, à la fin du conflit.
Dans ce contexte qui reste inquiétant, l’Europe ne veut pas demeurer à l’écart. La paix se joue sur son continent. Le ton ferme et combatif du Président français témoigne de sa volonté d’imposer la raison à la Russie – et le réarmement que vont entreprendre la Pologne, l’Allemagne et la France, auxquelles se sont joints les Britanniques, démontre assurément un désir commun afin de bâtir un véritable espace de sécurité. Dans cette « ère nouvelle » dont a parlé Emmanuel Macron, comment pourrait-il en être autrement si on veut prolonger pour nos enfants cette période de paix dont nous avons tous jusqu’ici profité ?