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Réarmement de la France, la région en première ligne

 

 

 

 

Et maintenant, un nouveau « quoi qu’il en coûte » ? Dédié, cette
fois, non pas à surmonter la crise du Covid, mais à accompagner
le réarmement du pays ? Accompagner, parce que depuis
2017, sous l’impulsion d’Emmanuel Macron, les budgets
consacrés à nos armées sont à la hausse au point qu’ils auront doublé
en 2027. Mais, comme l’a reconnu le chef de l’État, cela ne suffira pas à
faire face au nouvel ordre mondial qui se dessine. Et à cette rupture des
équilibres que vient de provoquer l’alignement des États-Unis de Donald
Trump sur la Russie impérialiste de Vladimir Poutine.


Oui, ce retournement est une insulte à l’histoire et au courage des
Ukrainiens dont le seul tort est de ne pas vouloir vivre sous le joug de
Moscou. Mais ce constat impose plus que des critiques. Il impose une
prise de conscience : face à la menace russe et au revirement américain,
la France, au même titre que l’Europe, ne peut rester à la
merci de tels coups de dés.
Qu’elle poursuive son réarmement est donc un impératif.
Mais alors que le budget 2025, qui vient d’être voté, est marqué
par plus de 30 milliards d’euros d’économies, il ne pourra y
répondre seul. Si l’Europe vient de débloquer un vaste plan d’aides, il
restera des clés de financement à trouver, sachant qu’Emmanuel Macron
a fixé une ligne rouge : pas question d’augmenter les impôts.
Une certitude, quelle que soit la solution retenue – un emprunt national,
un nouveau livret d'épargne… –, notre région, la Nouvelle-Aquitaine,
est appelée à jouer un rôle majeur dans cette recomposition
géopolitique. À Bergerac, en Dordogne, est installé le fabricant de
poudres Eurenco ; à Mérignac, en Gironde, se trouvent la chaîne d’assemblage
des Rafale de Dassault, ainsi que deux autres poids lourds de
notre industrie de défense, Thales et Safran (également présent dans
les Pyrénées-Atlantiques) ; à Saint-Médard-en-Jalles, Ariane rayonne.
Et c’est dans les Landes, à Biscarrosse, que sont testés les missiles de
notre dissuasion nucléaire…


Il faut s’en féliciter, pour une fois, la France ne part pas de rien, même si
le défi est immense. Mais alors que la crise du Covid a révélé toute notre
dépendance à la Chine, notre autonomie stratégique, portée par l’arme
atomique, nous a évités, ici, une désindustrialisation qui aurait, sans
doute, été insurmontable. Et synonyme d’une faiblesse coupable. Si la
Nouvelle-Aquitaine promet d’être un des moteurs de ce réarmement, il
reste à espérer que cette économie de guerre façonne surtout une
nouvelle paix armée. Mais à présent, l’un ne peut aller sans l’autre.

 

                           Jefferson Desport éditorial Sud-Ouest



10/03/2025
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