3555-Juppé et Fillon refont le match à distance 1 post

 

 

 

 

 

Juppé et Fillon refont le match à distance

 

 

 

 

 

 

Hasard du calendrier, Alain Juppé et François Fillon sont,
cette semaine, tous les deux longuement interrogés dans
la presse nationale, le premier dans « Le Monde », le
deuxième dans « Valeurs actuelles ». L’un comme l’autre
sont passés par Matignon, se sont retrouvés dans les gouvernements
du quinquennat Sarkozy et ont été finalistes de la primaire
de droite en 2016. Leur parole est rare. Alain Juppé siège depuis
presque six ans au Conseil constitutionnel et doit respecter un
devoir de réserve, du moins sur la politique nationale.
François Fillon s’est retiré de l’arène électorale après son échec de
2017 et surtout depuis qu’il a été déclaré coupable d’avoir embauché
sa femme et deux de ses enfants pour des emplois fictifs d’assistants
parlementaires, grassement rémunérés. Un dossier sur lequel aucune
question ne lui est posée.


La lecture des réponses confirme ce qu’on savait déjà.
S’ils avaient été élus à l’Élysée, leur diplomatie aurait emprunté
des chemins divergents, bien qu’ils soient issus
de la même famille politique etse revendiquent du gaullisme.
C’est flagrant à propos de la Russie et de l’Ukraine. La russophilie,
rétribuée à l’occasion, de François Fillon n’est en rien fictive et n’a
pas rapetissé avec le temps. Poutine « a commis une faute » en envahissant
l’Ukraine, consent-il à reconnaître et on devine combien ça
lui coûte. Mais la principale responsabilité incombe aux Européens
« et leurs rodomontades » ainsi qu’à Volodymyr Zelensky sans lequel
la guerre n’aurait pas été déclenchée et serait déjà terminée.


Message inverse d’Alain Juppé, pro-européen et pro-ukrainien, qui
rappelle que le chef du Kremlin « embastille ses opposants jusqu’à
les faire mourir » et « viole le droit international ». L’ancien maire
de Bordeaux justifie l’effort de guerre. « Il y a des moments où il faut
faire prendre conscience au peuple des enjeux », assure-t-il, très
sévère de surcroît envers le régime américain et ses deux dirigeants,
Donald Trump et J.D. Vance, se disant « choqué » par leurs « leçons
de liberté d’expression ».


Ces deux entretiens affichent une différence de taille. D’un côté, le
discours décliniste de Fillon, de l’autre, le ton optimiste de Juppé
qui, on s’en souvient, prônait « l’identité heureuse » dans sa campagne
des primaires. « La vassalité peut être heureuse, on peut être
heureux dans la lâcheté », affirme-t-il. Apparemment, même ce
bonheur échappe à François Fillon.

 

                            Benoît Lasserre éditorial Sud-Ouest



08/03/2025
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