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Guerre en Ukraine : quoi qu’il en coûte
Si la paix a un prix, il ne peut s’agir de celui de la capitulation ou de l’effondrement de l’Ukraine, ni du renoncement et de l’immobilisme de l’Europe qui abandonnerait son destin aux fantasmes expansionnistes de Vladimir Poutine et aux obsessions mercantiles de Donald Trump.
Tel est en substance le message adressé par Emmanuel Macron ce mercredi soir aux Français, sa réponse à leurs angoisses, alors que depuis l’élection du successeur de Joe Biden à la Maison blanche, le monde a soudainement basculé dans une réalité géopolitique méconnue depuis 1945. La suspension de l’aide militaire des États-Unis à l’Ukraine, l’alignement effrayant de l’Amérique de Donald Trump sur les exigences délirantes du Maître du Kremlin, sont non seulement un drame pour Volodymyr Zelensky, son peuple et son pays, mais c’est aussi un avertissement pour nous les Européens.
Nous ne pouvons plus compter que sur nous-mêmes, et de la sécurité qu’il convient de garantir par tous les moyens à l’Ukraine, dépend aussi la nôtre, "quoi qu’il en coûte" pourrait-on dire.
Apparu comme un "va-t’en guerre" lorsqu’en mai 2024, il a évoqué pour la première fois l’envoi de troupes françaises en Ukraine, le chef de l’État constate hélas, qu’il avait certainement raison d’imaginer non seulement un enlisement des combats qui retentissent à nos frontières, mais aussi un risque de mondialisation du conflit devenu bien réel avec l’enrôlement de troupes nord-coréennes en appui de l’armée russe, l’utilisation d’armes iraniennes et probablement chinoises sur le territoire ukrainien, et donc, en réponse, le soutien militaire de l’Occident à Volodymyr Zelensky.
Dans ce nouvel ordre mondial complètement chamboulé, Emmanuel Macron veut croire que "les États-Unis resteront à nos côtés, mais il faut nous tenir prêts si tel n’était pas le cas…".
C’est ainsi que face à une Russie "que l’on ne peut plus croire sur parole, qui est devenue une menace pour la France et pour l’Europe", le président de la République appelle ses voisins à un sursaut, pour ne pas dire à un réveil, après les années d’innocence qui ont succédé à la chute du mur de Berlin.
Lui qui voit se refermer le parapluie américain au-dessus du Vieux continent propose de lui substituer avec gravité celui de la dissuasion nucléaire française. Il en appelle aussi à un effort de guerre inédit depuis 1945, et à la mesure des dangers qui nous guettent.
800 milliards d’euros ne seront pas de trop pour permettre à l’Europe d’entrer sérieusement et avec puissance dans la "nouvelle ère" où elle est précipitée contre son gré.
Les efforts que devra consentir la France non plus, tant il est vrai que la puissance collective ne s’obtiendra que par la force des nations, la mobilisation des peuples et le soutien à la patrie que réclame Emmanuel Macron.