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Economie de guerre : le temps des arbitrages difficiles
Le régalien et le sécuritaire vont dévorer nos finances publiques, nécessitant des arbitrages difficiles. Comme d’habitude, le premier réflexe de la classe politique sera l’impôt, au risque de décourager ceux qui créent les richesses

Quelle est cette France qui s’apprête à entrer en « économie de guerre » ?
Est-ce celle qui se satisfera de lâcher cette année 50 milliards d’euros à ses créanciers, soit autant que le montant de son budget de défense ? Celle qui pense, comme Eric Lombard, le ministre des Finances, qu’il « ne faut pas rogner dans les budgets », et que « moins de dépenses sociales, ce n’est pas possible » ? Celle qui admet qu’on puisse revenir sur la réforme des retraites et renoncer à l’âge symbole des 64 ans, là où toutes les études et tous les exemples montrent que la borne des 67 ans est la plus nécessaire ? Quelle est cette France qui se gargarise de « l’autonomie stratégique », mais ne rêve que de grands emprunts, synonymes d’aliénation de notre « autonomie financière » ?
La guerre en Ukraine et le brutal réveil provoqué par Donald Trump depuis son arrivée à la Maison Blanche ont déjà provoqué un début de prise de conscience en Europe. Le continent, lancé depuis des années dans une politique de surréglementation et de contrôles à tout va, a commencé à remiser ses obsessions normatives.
Comprenant que les entreprises européennes ne pourraient plus longtemps soutenir la concurrence avec le reste du monde occidental, Etats-Unis en tête, la Commission a entrepris de disperser le halo de bien-pensance écolo qui nimbait tous ses projets et la dérive bureaucratique qui minait la compétitivité de nos champions.
Ça ne suffira pas.
Le régalien et le sécuritaire vont dévorer nos finances publiques, nécessitant des arbitrages difficiles. Comme d’habitude, le premier réflexe de la classe politique sera l’impôt, au risque de décourager ceux qui créent les richesses et de ralentir ce dont « l’économie de guerre » a le plus besoin : la croissance. A nouvelle époque, nouvelle exigence donc : faire le tri des dépenses budgétaires et sociales au profit de l’impératif militaire.