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Si tu veux la paix en Ukraine, prépare la bataille sur les retraites

Réunis ce jeudi en conclave pour une première discussion sur les retraites, les partenaires sociaux vont devoir intégrer une nouvelle donne : l’Ukraine. Le diagnostic alarmant de la Cour des comptes sur la dégradation financière « nette, rapide et croissante » était déjà censé doucher toute velléité syndicale de revenir sur les 64 ans ; la menace de Donald Trump de laisser l’Europe seule face à Vladimir Poutine les met devant une autre responsabilité historique : l’« effort de guerre » nécessaire – plus de 40 milliards d’euros par an – est incompatible avec un système de retraite si généreux qu’il déséquilibre toutes les finances de la nation jusqu'à l’appauvrissement. C’est le tank au milieu du magasin de porcelaine.
Une fois de plus, voilà les Français placés devant les lâchetés du passé. Après la chute du mur de Berlin, les démocraties libérales ont cru pouvoir baisser la garde. Et la France plus que d’autres. En un quart de siècle, ses crédits de défense sont ainsi passés de 3,4 % à 2,1 % du PIB. Ces « dividendes de la paix » n’ont pas été mis au service du redressement, mais dilapidés dans une dérive sans précédent des dépenses sociales, retraites et santé en tête.
Ce capital étant aujourd’hui gaspillé, que faire ? Financer le réarmement par une dette européenne et relâcher la discipline bruxelloise en excluant les investissements militaires de la règle des 3 % de déficit ne suffira pas à nous exonérer d’un grand exercice de vérité. Avec des mots aussi prudents que flous, Emmanuel Macron évoque l’impératif de « revisiter nos choix budgétaires ». Disons-le plus avec clarté : l'économie de guerre impose de travailler plus longtemps et de rationner la prodigalité de l’Etat social. Le retour de la tragédie de l’histoire démontre par le concret que quarante ans de facilités budgétaires ont ruiné l’actif le plus précieux du pays : sa souveraineté.