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L'édito de Bruno Jeudy. L'Europe des valeurs contre les empires

Le président français se rend demain à Washington. Comme le Premier ministre britannique Keir Starmer, Emmanuel Macron plaidera la cause de l'Ukraine et, au-delà, la sécurité des Européens. Retrouvrez l'éditorial de Bruno Jeudy, directeur délégué de « La Tribune Dimanche ».
 

Bruno Jeudy La Tribune Dimanche

Retrouvez chaque semaine l'éditorial de Bruno Jeudy, directeur délégué de « La Tribune Dimanche ».

Retrouvez chaque semaine l'éditorial de Bruno Jeudy, directeur délégué de « La Tribune Dimanche ».

LTD/CYRILLE GEORGE JERUSALMI

 
 

L'Europe des valeurs contre le retour des empires. Il flotte en ce mois de février 2025 un parfum de Munich en septembre 1938. En effet, l'axe qui se constitue entre Donald Trump et Vladimir Poutine veut imposer les conditions d'une paix humiliante et inique en Ukraine. Avec le relais des moyens médiatiques et financiers d'Elon Musk, le président américain cherche en fait à désagréger l'UE - une constante dans la politique des États-Unis - en encourageant le développement des partis nationalistes et populistes. En témoigne le soutien appuyé du patron de X à l'AfD pour les élections allemandes. Et ce n'est pas sa gestuelle ambiguë qui fera douter qu'il veut devenir le bras armé des extrêmes droites mondiales ! Un massacre à la tronçonneuse... de la liberté de penser et du refus du simplisme.

Face à cette alliance americano-russe - aussi paradoxale que renversante si l'on se souvient de la guerre froide et, surtout, si l'on songe aux liens privilégiés entre le maître du Kremlin et la Chine, ennemie désignée de Trump -, certains dirigeants européens comme Emmanuel Macron, Keir Starmer et Donald Tusk tentent de résister à cette hégémonie qui conjugue cynisme et brutalité. Ils donnent raison à Bertolt Brecht qui affirmait : « Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu. »

 

En se rendant à Washington la semaine prochaine pour plaider la cause européenne, le président français et le Premier ministre britannique vont rappeler que les Européens ne sauraient être écartés du règlement du conflit en Ukraine... sur leur continent. C'est la survie de l'UE qui se joue, car il s'agit d'une crise existentielle qu'elle doit surmonter.

 
 

Dans ce contexte, il faut saluer le retour d'une entente cordiale entre la France et le Royaume-Uni face aux semeurs de discorde. Aux Européens de faire fi de la docilité et des médiocres compromis et d'affirmer leurs valeurs (l'indépendance des États, le respect des engagements) face aux foucades de Trump et aux oukases de Poutine.

C'est pourquoi le spectacle offert par certains responsables politiques français pourtant peu avares de tirades patriotiques et de proclamations de souveraineté nationale ne peut que susciter des commentaires ironiques, voire l'opprobre. Jordan Bardella a préféré se dispenser d'une réunion à l'Élysée consacrée à la défense pour se rendre à Washington à un rassemblement des conservateurs les plus extrémistes. Drôle de priorité alors que la France joue son indépendance.

 

Piteuse expédition où le dirigeant du RN a fait le pari de l'étranger... Pari perdu puisqu'il a dû annuler sa prise de parole après avoir pris connaissance du salut nazi de Steve Bannon. Quant à Éric Zemmour et à Sarah Knafo, ils semblent camper devant la Maison-Blanche. Peut-être attendent-ils la validation de leur green card ! Bref, des nationalistes à la remorque tantôt des Russes, tantôt des Américains... De quoi confirmer les propos d'Albert Schweitzer pour qui « le nationalisme, c'est un patriotisme qui a perdu sa noblesse ».



23/02/2025
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