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La double peine des victimes de Bétharram

  • Lionel Laparade. / DDM.
    Lionel Laparade. / DDM.  - LAURENT DARD
Publié le  , mis à jour 
Lionel Laparade La

La profusion de témoignages et le nombre effrayant de plaintes – 132 à ce jour – pour violences, viols et attouchements qui accablent l’institution catholique, ne laissent plus de place au doute s’agissant de la cruelle réalité de ce que l’on appelle désormais "l’affaire Bétharram".
Trente ans, cinquante parfois, après les épreuves qu’elles ont endurées, des victimes du système éducatif brutal qui faisait paradoxalement la réputation de cet établissement au moment des faits, mais aussi et surtout de sévices sexuels attribués notamment au père Carricart, ont courageusement brisé le silence. Et désigné au total une vingtaine de bourreaux, religieux et laïcs.
Par égard pour les plaignants, leur parole, les souffrances qui continuent de hanter leurs nuits, enfance volée, chairs meurtries pour toujours, il eut été préférable de laisser la justice poursuivre sereinement le travail qu’elle accomplit depuis un an.
Car l’affaire n’est pas nouvelle, elle est même parfaitement connue depuis 2024. L’an dernier, le parquet de Pau a ouvert une enquête à la suite d’une centaine de plaintes survenues après la création, en 2023, d’un compte Facebook baptisé "Les anciens du collège et lycée Bétharram victimes de l’institution". Quelques articles ont été publiés par la presse régionale, mais la relative indifférence qu’ils ont suscitée alors a permis au moins d’éviter les préjudiciables parasitages auxquels nous assistons aujourd’hui. Et qui dépossèdent les victimes de leur propre récit, détournent l’attention populaire de l’essentiel et pourraient même, si l’on n’y prend pas garde, substituer dans les esprits, un autre procès à celui des agresseurs présumés d’enfants et d’adolescents.
Preuve du crédit témoigné par les enquêteurs et les magistrats aux dénonciations qui se sont accumulées, le parquet de Pau s’apprête à ouvrir une information judiciaire et procède aux premières gardes à vue. Rien n’est donc venu entraver le cours normal de la justice, qu’il suffisait de laisser travailler.
Or, en braquant soudainement les feux du soupçon sur François Bayrou, les Insoumis ne font pas que reléguer les victimes de l’institution religieuse béarnaise au second plan d’une affaire qui, à cet instant, doit rester la leur. Ils instrumentalisent leur souffrance, et cette tentative de récupération politique de leur détresse est pour elles, une nouvelle blessure, une double peine.
Déterminés à pousser le Premier ministre à la démission, faute de l’avoir obtenue par la censure, et à provoquer, espèrent-ils toujours, une présidentielle anticipée, ennemis farouches de l’enseignement privé catholique, Jean-Luc Mélenchon et ses lieutenants ont trouvé dans "l’affaire Bétharram" une occasion de livrer simultanément ces deux combats.
Celui des plaignants qui espèrent reconnaissance de leur statut de victime, condamnation de leurs agresseurs, et œuvrent pour que les violences sexuelles sur mineurs soient élevées au rang de "cause nationale", en vérité leur importe moins…

 
 
 
 
 


20/02/2025
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