3506- Edito Bruno Jeudy. Soigne ta gauche 2 posts

L'édito de Bruno Jeudy. Soigne ta gauche

Retrouvez l'éditorial de Bruno Jeudy, directeur délégué de « La Tribune Dimanche ».
 

Bruno Jeudy

Retrouvez chaque semaine l'éditorial de Bruno Jeudy, directeur délégué de « La Tribune Dimanche ».

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LTD/CYRILLE GEORGE JERUSALMI

La séquence budgétaire a acté la rupture entre le PS et les Insoumis. Le Nouveau Front populaire, c'est fini. En effet, François Hollande, en scellant un pacte de non-censure avec François Bayrou, a infligé un cinglant revers à Jean-Luc Mélenchon, son meilleur ennemi. Le « capitaine de pédalo » a paré avec délectation la manœuvre du grand timonier du navire de la « vraie gauche ». Les dialogues et le scénario de ce film de désamour entre tenants de la social-démocratie et partisans d'une gauche radicale auraient pu être écrits par Michel Audiard, avec ces vieux de la vieille prompts à tout dynamiter et à éparpiller façon puzzle.

 

La stratégie du leader des Insoumis, qui consistait à faire chuter le gouvernement Bayrou pour entraîner mécaniquement la démission du président Macron, a échoué. Contraint de prendre sa perte, le voilà condamné à ronger son frein jusqu'en 2027. Lui qui avait intitulé son dernier livre Faites mieux ! va devoir s'appliquer à lui-même cette injonction ! L'échec de Louis Boyard à l'élection municipale partielle de Villeneuve-Saint-Georges a, en tout cas, montré les difficultés de LFI à rassembler derrière elle toutes les forces de gauche et à séduire un électorat modéré.

 

Se pose également - et cela concerne l'ensemble de la gauche - le problème du renouvellement des idées en matière de sécurité, d'immigration, de retraite, de sécurité et d'organisation des pouvoirs publics. Certes, celui qui se définissait comme « la tortue sagace » montre à juste titre les dangers d'un débat sur l'identité française, qui risque d'exacerber les passions et de menacer l'unité d'une nation déjà divisée. Il défend la « créolisation », qui serait la résultante d'une logique de mondialisation et passerait par la régularisation des sans-papiers.

 
 

En mettant au défi tous les hommes politiques et, en particulier, Bruno Retailleau de renvoyer 400 000 immigrés chez eux, il confirme qu'il reste un fidèle disciple de Che Guevara, dont il pourrait revendiquer le credo : « Non seulement je ne suis pas modéré, mais j'essaierai de ne jamais l'être. » Suivant ce principe, il n'a jamais pris ses distances avec les positions les plus extrêmes de ses amis, quitte à devenir l'homme politique le plus détesté de France.

Inlassable combattant, celui que ses camarades appellent affectueusement « le Vieux » est prêt à se lancer dans une quatrième campagne présidentielle... qu'il espère victorieuse. Après les 11% de 2012, les 19% de 2017 et les 22% de 2022, il pense obtenir son ticket pour le second tour face à l'adversaire, à ses yeux, idéale : Marine Le Pen. Mais, déjà, il s'inquiète du « surgissement » de Bruno Retailleau, ce « chouan » qu'il érige en nouvel ennemi car il modifie, dit-il, la donne électorale.

 

Afin de cultiver son image révolutionnaire tout en se donnant une stature internationale, il va entamer une tournée qui le conduira d'abord au Mexique dans les pas de Zapata. Mexique, terre d'exil de Léon Trotski, qui affirmait que « la persévérance, c'est ce qui rend l'impossible possible, le possible probable et le probable réalisé ». Il y a bien chez le natif de Tanger la même fougue et le même punch que Marcel Cerdan, le bombardier de Casablanca. Pour ce qui devrait être en 2027 son dernier combat présidentiel, il devra apprendre la patience et l'esquive... au risque de jeter l'éponge !

 


16/02/2025
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