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Droits de douane :Etats-Unis-Europe, que d’asymétries
Le face-à-face est déséquilibré par nature entre une Amérique sûre de son pouvoir et une puissance économique, l’Europe, qui paraît toujours nourrir un complexe d’infériorité lorsqu’il s’agit de tenir tête à l’Oncle Sam sur le terrain politique

Dans le domaine militaire, on dit d’un conflit qu’il est asymétrique lorsqu’il oppose des forces aux niveaux incomparables et n’utilisant pas les mêmes méthodes. Il en va de même avec le commerce mondial.
Quoi qu’on pense, sur le fond, de l’accord conclu par Ursula von der Leyen et Donald Trump – il a le mérite d’éviter à l’UE une surenchère de tarifs douaniers dont, à coup sûr, les Vingt-Sept n’avaient ni l’envie, ni les moyens – son caractère asymétrique est indéniable. Mais pas parce que Bruxelles aurait capitulé en acceptant de réduire ses droits de douane sur les produits américains à 0 % quand, en retour, les Etats-Unis appliqueront une surtaxe de 15 %. Encore une fois, c’est un moindre mal par rapport à la menace de 30 % brandie par la Maison Blanche.
Cette différence de taux n’est que la conséquence d’un face-à-face déséquilibré par nature entre une Amérique sûre de son pouvoir et une puissance économique, l’Europe, géant par le PIB, certes, mais qui paraît toujours nourrir un complexe d’infériorité lorsqu’il s’agit de tenir tête à l’oncle Sam sur le terrain politique.
Dimanche, Ursula von der Leyen semblait bien frêle face à un Trump fidèle à lui-même : arrogant, volubile et jouant volontiers de l’intimidation. Ce contraste ne se nourrit-il pas d’ailleurs de ce que le président MAGA, qui s’est senti pousser des ailes depuis sa confortable élection, voit en son interlocutrice tout ce qu’il méprise – la représentante d’une Europe « techno » incarnant le comble d’une bureaucratie normative – quand bien même celle-ci a été réélue par le Parlement européen ?
Autre asymétrie, enfin : le deuxième mandat du républicain a des allures de rouleau-compresseur. Celui de l’Allemande, déjà décriée à Bruxelles, pourrait se compliquer après la conclusion d’un accord loin de faire l’unanimité. Ce deal est un compromis. L’Amérique impose et l’Europe concède. Des deux côtés de l’Atlantique, la dynamique n’est pas la même. Une fois de plus.